RDC : la MOE CENCO-ECC tacle encore la CENI et fait des recommandations


Lecture 3 min.
Mgr Donatien Nshole de la CENCO et Révérend Eric Nsenga de l'ECC
Mgr Donatien Nshole de la CENCO et Révérend Eric Nsenga de l'ECC

Les résultats des élections législatives nationales et provinciales sont attendus pour ce vendredi. Dans la foulée, la mission d’observation électorale CENCO-ECC (MOE CENCO-ECC) a publié, ce jour, un communiqué dans lequel elle relève des irrégularités et fait des recommandations à la CENI.

En RDC, les candidats députés attendent la proclamation des résultats provisoires par la CENI. Ceci, une semaine après la publication de 82 noms de candidats identifiés comme responsables d’actes de fraude et retirés de la liste des candidats éligibles. Des candidats en passe de répondre des actes à eux reprochés devant les juridictions nationales. Et dans cette attente des résultats, la MOE CENCO-ECC publie, ce vendredi, un communiqué.

Pour la CENCO et l’ECC, tout ne se passe pas de manière à garantir la transparence et à rassurer les uns et les autres sur la crédibilité des résultats que la CENI s’apprête à proclamer. Et pour cause. « La MOE CENCO-ECC déplore l’absence d’un dispositif permettant aux parties prenantes de suivre en toute transparence le processus de calcul du seuil légal de représentativité et de l’attribution des sièges, car pour l’heure, seule la CENI en détient le secret. Cette opacité n’est pas de nature à rassurer toutes les parties prenantes et à favoriser l’acceptation des résultats », lit-on dans le communiqué.

Que recommande la MOE CENCO-ECC ?

Dans son communiqué, la MOE CENCO-ECC ne s’est pas contentée de condamner la CENI. Elle a également fait des propositions pour « plus de transparence ». Il s’agira, pour la CENI, d’abord, « de mettre en place un dispositif qui permet aux partis et regroupements politiques de s’autoévaluer en toute transparence concernant l’atteinte de ce seuil ». Ensuite, « de publier la liste de ceux qui l’auront atteint avec indication de leurs scores respectifs (point 4 de l’Art. 98 des Mesures d’application de la Loi électorale) par circonscription, étant donné que la CENI va publier les résultats par bureau de vote ».

Par ailleurs, la CENI devra préserver « l’intégrité des résultats des élections législatives en ne favorisant ou excluant quelques partis et regroupements politiques dans l’élaboration de la liste de ceux qui auront atteint le seuil moins encore par une quelconque désignation au sein de ces listes des personnes recommandées au lieu de suivre l’ordre d’arrivée ».

Des recommandations sont aussi formulées à l’égard des candidats, partis et regroupements politiques appelés à respecter l’indépendance de la CENI afin de la laisser déclarer élues seules les personnes ayant effectivement bénéficié des suffrages de leurs compatriotes.

Un scrutin fortement critiqué

Les Congolais étaient appelés aux urnes, le 20 décembre 2023, pour élire non seulement leur président de la République, mais également leurs députés tant nationaux que provinciaux et aussi leurs conseillers municipaux. Le scrutin a été émaillé de nombreuses irrégularités soulignées par les missions d’observation déployées sur le terrain. Mais, ceci n’a pas empêché la validation de la victoire de Félix Tshisekedi, réélu avec une facilité déconcertante, et s’apprêtant à prêter serment, le 20 janvier 2024. De son côté, l’opposition, tout en ne reconnaissant pas cette victoire, a refusé de saisir les juridictions compétentes qu’elle accuse d’être acquises à la cause du Président Félix Tshisekedi.

Avatar photo
Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News