Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a interdit la mobilisation de l’opposition visant à exiger l’annulation des élections du 20 décembre.
En République Démocratique du Congo, le gouvernement vient d’interdire la première mobilisation de l’opposition. Prévu demain, mercredi 27 décembre, le rassemblement a pour but d’exiger l’annulation des scrutins du 20 décembre. Outre l’Église catholique, l’opposition dénonce une cascade d’irrégularités. Elle compte attaquer en justice le président de la commission électorale.
Une « démarche (qui) ne repose sur aucune légalité
Le gouvernement congolais interdit la première mobilisation de l’opposition prévue demain pour exiger l’annulation des scrutins. Lors d’une conférence de presse ce mardi, le numéro deux du gouvernement, Peter Kazadi, vice-Premier ministre, en charge de l’Intérieur et de la sécurité, a prévenu que les forces de sécurité seront mobilisées pour s’assurer que la marche n’ait pas lieu.
« La manifestation de demain a pour but de mettre à mal le processus électoral engagé. Le gouvernement ne peut pas accepter cela. Leur démarche ne repose sur aucune légalité. Il s’agit d’un acte désespéré des gens qui se sentent perdants. Alors que la Céni n’a pas encore publié les résultats », a déclaré, ce mardi, vice-Premier ministre, en charge de l’Intérieur et de la sécurité.
« Mettre le pays à feu et à sang »
Selon Peter Kazadi, les opposants « prennent les devants pour faire ce qu’ils ont toujours souhaité, c’est-à-dire contester et rendre le pays ingouvernable. Aucun gouvernement au monde ne peut accepter que cela se produise sur son territoire. Donc, nous n’allons pas nous laisser faire ». Et de défier : « Je peux vous rassurer, il n’y aura pas cette marche tout simplement parce que cela ne cadre pas avec le contexte ».
Pour le vice-Premier ministre, en charge de l’Intérieur, « cela ne cadre pas non plus avec le processus. Cela viole les dispositions légales qui prévoient que la contestation des résultats se fasse devant la Cour constitutionnelle, ou le tribunal compétent… Nous sommes au courant de toutes ces préparations visant à aboutir à un chaos… Ils voudraient mettre le pays à feu et à sang ».
« Sécuriser au maximum la population et leurs biens »
« À mon niveau, le mot d’ordre qui est de mise, c’est qu’il faut sécuriser au maximum la population et leurs biens. Toutes les dispositions, visibles et invisibles, sont prises… Ils nous ont demandé que les résultats soient affichés, bureau par bureau. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) l’a fait. Et que la publication des résultats soit faite de manière progressive, c’est ce qui est en train de se faire », précise Peter Kazadi.
« Je ne vois pas pourquoi, avant les résultats finaux, on pourrait se permettre de créer le désordre. C’est clair que c’est n’est pas une manifestation légalement commandée », insiste le vice-Premier ministre, en charge de l’Intérieur. Un bras de fer engagé avec les initiateurs de la manifestation, notamment Martin Fayulu, Denis Mukwege et d’autres candidats.
Appel à un rassemblement massif
Ces opposants ont appelé à une mobilisation massive à Kinshasa, affirmant qu’ils n’accordent aucun crédit aux opérations électorales. Une manifestation prévue au moment où les résultats partiels sont en train d’être publiés. « Nous avons commencé certaines discussions. Si les gens sont d’accord, qu’ils viennent. Nous sommes là. Nous avons les bras ouverts », déclare Martin Fayulu, qui tend la main à d’autres comme Moïse Katumbi.
« Ce que nous allons faire le 27 décembre. Nous pouvons le dupliquer partout. Les autres peuvent se dire qu’ils le feront à Lubumbashi ou à Goma », explique Martin Fayulu. « Nous appelons tous les Congolais présents dans la ville de Kinshasa à se rassembler massivement ce 27 décembre 2023 sur le Boulevard Triomphal, en face du stade des Martyrs, pour marcher jusqu’au Boulevard du 30 juin, au niveau de la Céni », a déclaré l’opposition.