RDC : mobilisation de volontaires face à la menace du M23


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Des rebelles du M23
Des rebelles du M23

L’avancée des rebelles du M23, aidés des troupes rwandaises, qui ont assiégé la ville de Goma, en République Démocratique du Congo, a poussé certains citoyens, animés d’un esprit de patriotisme, à chercher à intégrer les rangs de l’armée. Femmes, jeunes et même des personnes d’un âge avancé se disent debout, prêts à défendre leur patrie.

En République Démocratique du Congo, la prise de Goma par le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda, a plongé la région du Sud-Kivu dans une nouvelle escalade de violence. Face à cette menace grandissante, un impressionnant mouvement de recrutement de volontaires a été lancé à Bukavu et dans les alentours. Des milliers de Congolais, jeunes et moins jeunes, se sont portés volontaires pour rejoindre les rangs de l’armée congolaise, déterminés à défendre leur territoire.

Recrutement à Bukavu : une réponse populaire à l’agression

La ville de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, est devenue le centre névralgique de ce vaste mouvement de mobilisation. De nombreux habitants, poussés par un sentiment patriotique fort, répondent à l’appel de l’armée. Parmi eux, des jeunes hommes qui décident de mettre de côté ses études universitaires pour défendre la terre de ses ancêtres. Ce sentiment de devoir et de fierté nationale est partagé par une grande partie de la population locale.

Les volontaires ne sont pas uniquement des jeunes en quête d’aventure ou de prestige. Beaucoup d’entre eux, comme une femme de 63 ans, ancienne cheffe de quartier à Bukavu, sont animés par une profonde colère. Elle explique son engagement en ces termes. Un engagement qui est aussi une manière de répondre à ce qu’ils perçoivent comme une agression extérieure, renforcée par le soutien présumé du Rwanda au M23. La défense du pays, qu’il soit jeune ou âgé, devient une priorité chez beaucoup de Congolais.

Les autorités congolaises réaffirment leur position

Parmi les recrues, certains sont des anciens combattants des FARDC ou d’autres groupes armés. Ils retrouvent un sens à leur engagement militaire après avoir été démobilisés, et l’attaque de Goma a ravivé leur désir de se battre pour la RDC. D’autres, plus jeunes, ont tout juste 18 ans et voient cette mobilisation comme un devoir envers leur pays. Leur objectif est clair : se préparer à barrer la route au M23 et à ses alliés.

Le ministre provincial de l’Intérieur, Albert Murhula Kahasha Foka Mike, un ancien leader d’un groupe armé, a lancé un message ferme à l’adresse de Kigali, rappelant que la résistance congolaise ne fléchira pas. Dans un discours motivant, il a assuré que même une guerre de 100 ans ne permettrait pas au Rwanda de triompher. Selon lui, la lutte du peuple congolais est inébranlable. Il a comparé la situation à un chat qui se mesurerait à un léopard, une image symbolique de la résilience face à la puissance militaire supposée du Rwanda.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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