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À Bukavu et Kabare, des militaires et combattants Wazalendo, censés protéger la population, sont accusés d’exactions contre les civils. Entre pillages, violences et tensions croissantes, la situation sécuritaire au Sud-Kivu se détériore.
La situation sécuritaire en République Démocratique du Congo (RDC) reste alarmante, notamment dans la province du Sud-Kivu. Le week-end dernier, des violences ont éclaté dans plusieurs villages du territoire de Kabare ainsi qu’en plein cœur de Bukavu. Des hommes armés ont semé le chaos, tuant plusieurs civils et pillant des commerces. Selon des témoins, certains soldats des Forces Armées de la RDC (FARDC) et des combattants Wazalendo, censés protéger la population, figurent parmi les responsables de ces exactions.
Des violences meurtrières dénoncées par la population
Vendredi 7 février, des hommes armés ont attaqué plusieurs localités de Kabare, faisant au moins sept morts, selon le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi. La société civile avance un bilan plus lourd, évoquant neuf victimes. Le lendemain, des actes de vandalisme et de pillage ont frappé le centre-ville de Bukavu. Des assaillants ont ouvert le feu et saccagé des commerces, plongeant la population dans la panique.
En réponse, des résidents de Kabare vivant à Bukavu ont organisé une marche spontanée pour dénoncer ces attaques et exiger des mesures immédiates. Maître Pascal Mupenda, l’un des leaders communautaires, a condamné cette escalade de violences. « Pourquoi les militaires censés nous protéger sèment-ils l’insécurité ? Nous comptons neuf morts. Nous exigeons leur départ immédiat ! », a-t-il déclaré.
Une armée de plus en plus incontrôlable
Le gouverneur du Sud-Kivu a promis des actions rapides en annonçant l’ouverture d’une enquête pour identifier et juger les auteurs de ces violences. « Nous mettons en place une commission d’enquête et organiserons des audiences foraines pour juger les coupables sur place », a-t-il affirmé.
Ces incidents illustrent l’indiscipline croissante au sein des FARDC et des milices Wazalendo. Initialement saluées par le président Félix Tshisekedi comme des « sentinelles de la souveraineté nationale », ces milices volontaires souffrent d’un encadrement insuffisant. Leur manque de formation et de supervision en fait une force difficile à contrôler, régulièrement impliquée dans des pillages et des violences contre les civils.
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Des défis sécuritaires de plus en plus pressants
L’intensification des exactions à Bukavu survient alors que la région reste sous pression face à l’avancée du groupe rebelle M23. Après avoir pris le contrôle de Goma, capitale du Nord-Kivu, le M23 menace désormais Bukavu, renforçant les craintes d’une dégradation encore plus grave de la situation sécuritaire.