La force de l’EAC déployée dans l’Est de la RDC pour lutter contre le M23 a vu son mandat prorogé jusqu’au 8 septembre. C’est la décision prise, mercredi, par le sommet des chefs d’État membres de l’EAC.
La force régionale de l’EAC reste en RDC jusqu’au 8 septembre 2023. Alors que son mandat arrive à expiration ce jeudi, les chefs d’État membres de l’EAC, réunis à Bujumbura dans le cadre du 21e sommet de l’organisation régionale, ont décidé de prolonger le mandat de la force. C’est l’aboutissement de quelque trois jours de travaux exécutés à Bujumbura. Dans un premier temps, les chefs d’état-major des armées des pays membres ont procédé à un examen minutieux de la situation sur le terrain dans la partie orientale de la RDC. Ensuite, les ministres de la Défense ont proposé de nouvelles orientations politiques au nouveau mandat de la force.
C’est après ces deux premières étapes que les chefs d’État sont intervenus pour décider de la prorogation du mandat de la force. Seuls deux chefs d’État étaient effectivement présents au sommet. Il s’agit d’Évariste Ndayishimiye, le Président en exercice de l’EAC, qui a accueilli le Kényan William Ruto. La Tanzanie a été représentée par son Vice-président, le Rwanda par son Premier ministre, l’Ouganda par un ministre d’État tout comme la RDC, le Soudan du Sud par deux ministres.
Une évaluation de l’application du mandat de la force en vue
Le sommet de Bujumbura a également prévu la mise en place d’ici au 15 juin d’un mécanisme d’évaluation de l’application du mandat de la force. À cet effet, il sera constitué une équipe composée d’un brigadier général choisi dans chaque contingent déployé sur le terrain. L’équipe d’évaluateurs devra déposer son rapport dans les 90 jours. Cette mesure vise à calmer un peu la colère de Kinshasa qui exigeait une évaluation de la force avant tout renouvellement de son mandat.
« La voix de la RDC a été entendue, les Présidents insistent sur l’obligation de résultats et surtout sur le respect du mandat accordé à la force sous-régionale. C’est un sursis qui a été accordé. On veut un mandat beaucoup plus offensif. Cette force va devoir s’activer réellement et donner des résultats pour lesquels elle avait été invitée », fait observer Giscard Kusema, directeur adjoint de la communication à la présidence de la RDC.
Pour rappel, depuis son déploiement, cette force n’a mené aucune action offensive contre les rebelles du M23. Ce qui a suscité une vague de réactions dans toutes les couches de la population congolaise. Il y a quelques jours, c’est le Président Félix Tshisekedi lui-même qui a tiré à boulets rouges sur la force à l’occasion d’une conférence de presse à Gaborone au Botswana.