Les travailleurs congolais sont très remontés contre leur gouvernement et brandissent la menace d’un arrêt de travail dans tous les services publics du pays, pour compter du 14 janvier. En cause, la volonté du gouvernement d’introduire de nouveaux impôts sur salaire.
Réunis ce vendredi 3 janvier en Assemblée générale à Kinshasa, les 600 délégués syndicaux de l’administration publique congolaise ont décidé de bloquer le gouvernement dans son élan d’appliquer de nouveaux impôts sur salaire. Et pour y arriver, les syndicats ont l’intention de paralyser toute l’administration publique à partir du 14 janvier. « Après examen, [les fonctionnaires] demandent au gouvernement de surseoir à sa décision de retenir 15% sur les primes des agents et 4 000 ou 2 000 francs congolais sur leurs salaires », a laissé entendre le porte-parole des délégués syndicaux, Fidèle Kiyangi.
Pour les syndicalistes, qui comprennent bien la nécessité de payer des impôts, il est capital de savoir sur quoi exactement on veut retenir ces impôts. « Celui qui n’a pas l’indemnité de transport, mais qui est contraint de venir chaque jour au travail, celui à qui on ne donne pas l’indemnité de logement, c’est à celui-là qu’on vient demander l’impôt ? », s’inquiète le porte-parole.
Les travailleurs estiment qu’il appartient au gouvernement de donner le bon exemple en réduisant son train de vie de moitié et en prélevant des impôts sur les salaires des ministres, au lieu de chercher à pressurer les travailleurs dont les salaires sont insignifiants, et ne représentent rien à côté des nombreux avantages dont jouissent les membres de l’équipe gouvernementale.
Les syndicalistes considèrent donc cette décision du gouvernement comme « une provocation » et l’invite « à ne pas commettre cette erreur ». Cette menace qu’ils brandissent tient lieu d’avertissement, puisqu’ils projettent de prendre langue avec le Premier ministre, Sylvestre Ilunga, avant le jour fatidique : « Nous allons tout de suite adresser une correspondance au Premier ministre pour lui demander de nous recevoir le 10 janvier, afin que nous puissions examiner froidement la question », a déclaré Fidèle Kiyangi.