Les rebelles du M23 et l’armée congolaise continuent de s’affronter dans la région de Mutaho, dans l’est de la République démocratique du Congo. Les combats entre les éternels ennemis ont repris dimanche vers 3h00 du matin. Les rebelles ougandais accompagnés des shebabs ont attaqué dimanche la mission de l’Onu en RDC (Monusco).
Le scénario se répète à nouveau. Les combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise qui ont repris dimanche font toujours rage dans la localité de Mutaho, à 12 km au nord-ouest, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce lundi matin, la population de l’ouest de Goma, dans le nord-Kivu, s’est réveillée avec des détonations de tirs à l’arme lourde qui résonnaient partout. Les forces armées congolaises tentent le tout pour repousser les rebelles à leurs positions initiales. Les deux camps ennemis campent sur leurs positions. Chacun se rejette la responsabilité sur la reprise des combats aux alentours de 3h00 du matin.
« La reprise de Goma par le M23 est de l’ordre du rêve »
Malgré cette nouvelle crise, un des responsables de l’armée congolaise, le colonel Olivier Hamuli, a invité toute la population de Goma à continuer à vaquer à ses occupations quotidiennes, promettant de tout faire pour protéger la ville, tombée plusieurs fois aux mains des rebelles du M23, avant qu’ils ne se retirent, selon nos sources. « La reprise de Goma par le M23 est de l’ordre du rêve », a-t-il indiqué. Depuis dimanche, plusieurs informations circulent selon lesquelles les forces armées congolaises auraient fait plusieurs prisonniers au sein de la rébellion.
Les casques bleus de l’Onu attaqués
Le porte-parole de la rébellion, Amani Kabasha a, lui, assuré que l’objectif du M23 n’est pas de lancer un assaut sur Goma, soulignant que le processus du dialogue à Kampala serait respecté. Même son de cloche pour la mission onusienne à Goma, qui a publié un communiqué indiquant qu’elle ne laisserait pas les rebelles s’approcher de la localité.
De leur côté, les rebelles ougandais des Forces alliées démocratiques (ADF) qui seraient, selon nos sources, accompagnés des islamistes somaliens shebabs continuent de semer la terreur dans le nord-Kivu. Ils auraient, dimanche après-midi, attaqué les casques bleus de la mission de l’Onu en RDC (Monusco) en patrouille sur l’axe Mbau-Kamango, dans le territoire de Béni. Deux véhicules et un blindé des casques bleus népalais sont tombés dans une embuscade tendue par les rebelles ougandais et shebabs présents dans cette zone, souligne la Monusco. Une information confirmée par les responsables du premier secteur des Forces armées de la RDC. Selon eux, il est difficile pour l’instant d’établir un quelconque bilan de cette attaque qui s’est déroulée dans une zone non couverte par le réseau téléphonique.
Depuis plusieurs semaines, la région est en proie à leurs attaques, provoquant la fuite de près de 55.000 personnes vers l’Ouganda. Après avoir pris le contrôle de la ville de Komanga, dans le territoire de Béni, ils y ont été délogés par les forces armées congolaises vendredi soir. Mais les deux groupes de rebelles responsables de la mort de nombreuses personnes sont toujours présents dans le nord-Kivu, une nouvelle menace pour la région.