Les rebelles du M23 qui sévissent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) menacent de reprendre la ville stratégique de Goma, dans l’est du pays, si le gouvernement refuse de respecter ses engagements.
Les rebelles du M23 haussent le ton. Ils ont menacé de reprendre la ville stratégique de Goma, capitale de la proivince du nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), si le gouvernement ne respectait pas ses engagements. Il s’agit des engagements « qu’il a pris, lors de la déclaration du 24 novembre des chefs d’Etats de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs)». Si ces accords ne sont pas honorés, « cela nous donne le pouvoir de revoir nos positions et de les ramener (nos positions) à Goma », a déclaré à l’AFP Bertrand Bisimwa, président politique du Mouvement du M23.
« Les positions qui nous avaient été assignées par la CIRGL, nous les avons respectées. Le retrait de la ville de Goma a été effectif. Mais le déploiement de la compagnie du M23 à l’aéroport de la ville de Goma n’a jamais été effectué, la démilitarisation de la ville n’a jamais été effective », a accusé Bertrand Bisimwa. « Nous avons respecté notre part du contrat, nous voulons que le gouvernement respecte sa part », a-t-il conclu.
Le Rwanda accusé de soutenir le M23
Le M23 a déjà occupé la ville de Goma fin novembre, après une offensive qui a balayé les soldats de l’armée congolaise. La rébellion s’est finalement retirée sous la pression des Etats de la CIRGL, qui lui ont promis l’ouverture d’un dialogue avec Kinshasa. Ce dialogue entamé à Kampala, dans la capitale ougandaise, est pour le moment au point mort. Après une accalmie de quelques mois, le M23 a repris à la mi-juillet les hostilités avec l’armée congolaise, dans la région de Mutaho, dans l’est du pays, les hostilités. Des combats meurtriers qui ont fait plus de 200 morts.
Les rebelles du M23 sont accusés par de nombreuses ONG d’avoir commis des atrocités dans l’est de la RDC. Selon le dernier rapport de Human Rights Watch rendu public fin juillet, ils ont exécutés plus de 700 personnes, violé de nombreuses femmes et enrôlé de multiples enfants. D’après les experts de l’Onu, le M23 est soutenu par le Rwanda qui leur fournit des armes, munitions et renseignements. Des informations que Kigali a toujours réfutées, malgré les preuves qu’affirment détenir tous ceux qui l’accusent.