RDC : les rebelles du CNDP sont aux portes de Goma


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Les hommes du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) poursuivent leur offensive sur Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu (Est de la République Démocratique du Congo). L’armée congolaise a abandonné la ville et, dans les environs, la Mission des Nations unies en République Démocratique du Congo (Monuc) résiste avec des moyens de plus en plus limités. La France suggère de déployer une force européenne pour tenter de restaurer la paix en RDC.

Laurent Nkunda, le leader du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), avance inexorablement sur Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Selon l’AFP, citant des sources militaires et des témoins joints par téléphone, les Forces armées de la République Démocratique du Congo (Fardc) ont abandonné mercredi la ville de Goma, laissant le champ libre aux rebelles. « C’est fini », a confié une source militaire à l’AFP. L’armée congolaise devrait se replier à Minova, entre Goma et Bukavu (à une centaine de kilomètres de Goma).

Les Fardc ont déjà reculé mardi à Rutshuru, ville située à 75 km au nord de Goma, et les soldats de la Monuc essaient de résister aux rebelles. « La Monuc (…) va rester en protection de la population », a indiqué mercredi à l’AFP, le chef des opérations militaires de la Monuc, le colonel Samba Tall. « Il y a quelques infiltrations d’éléments rebelles notamment près de l’hôpital de la ville », a-t-il par ailleurs ajouté. La force des Nations unies, dotée de 17 000 hommes, a engagé ce mercredi deux hélicoptères pour faire face aux rebelles dans la zone de Kibumba, à 30 km au nord de la capitale provinciale. Le représentant du secrétaire général des Nations unies en RDC, Alan Doss, a indiqué, selon Reuters que ses forces avaient « atteint leurs limites et qu’il espérait « des renforts le plus rapidement possible afin (de) remettre le processus de paix (en RDC) sur les rails ». La France, qui assure la présidence de l’Union européenne, propose de soumettre à ses partenaires l’idée d’un déploiement d’une force européenne. « Nous avons évoqué un groupe qui s’appelle le groupe tactique, une garde militaire qui par roulement peut offrir entre 400 et 1500 hommes que l’on pourrait déployer au nom de l’Europe dans les huit a dix jours », a déclaré ce mercredi Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères.

Réunion d’urgence des Nations unies sur la RDC

Depuis ces derniers jours et ce mercredi matin, un flux incessant de réfugiés ont convergé vers Goma, puis sont en train de fuir la ville à cause des combats entre l’armée congolaise et les rebelles de Laurent Nkunda. Le Haut-Commissariat des Nations unies (HCR) a annoncé que 45 000 réfugiés dans son camp de Kibati, situé à 10 km au nord de Goma, l’ont quitté. La majorité du personnel du siège de la Monuc, implanté également au nord de la ville de Goma, a été quant à lui évacué.

L’Est du Congo est, depuis quelques années, une zone de conflit permanent entre l’armée congolaise et les rebelles du CNDP. Le chef du mouvement, le général Nkunda, un Tutsi congolais, reproche au gouvernement central de Kinshasa d’être allié aux Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Ce mouvement est formé de miliciens hutus et d’anciens soldats rwandais impliqués dans le génocide de 1994 au Rwanda. De son côté, les Congolais accusent ce pays, dirigé par le tutsi Paul Kagame, de soutenir la rébellion du CNDP. Les populations du Nord-Kivu sont victimes des réminiscences du génocide rwandais de 1994. Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit d’urgence ce mercredi pour discuter de la situation en RDC.

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