À l’occasion de la célébration du 248e anniversaire de l’indépendance des États-Unis, l’ambassadrice américaine en RDC s’est prononcée sur la situation à l’est du pays en plaidant pour la recherche d’une solution politique. Sur place, les chefs traditionnels interprètent la position américaine comme un soutien au Rwanda.
Ce jeudi 4 juillet 2024 marque le 248e anniversaire de la libération des 13 colonies, noyau initial des États-Unis d’Amérique, du joug du Royaume-Uni. Pour Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en RDC, l’occasion est propice pour se prononcer à nouveau sur la guerre en cours à l’est du pays entre le M23, groupe bénéficiant du soutien rwandais, et les FARDC. Une déclaration qui réaffirme la position défendue depuis plusieurs mois par le gouvernement américain, à savoir : le règlement pacifique du conflit.
« Tout commence par la paix. Conscients de l’urgence de trouver des solutions pacifiques aux multiples conflits dans l’est de la RDC, les États-Unis sont engagés à utiliser leurs outils diplomatiques et leur influence pour promouvoir le dialogue et permettre le processus de Luanda de porter ses fruits », a déclaré la diplomate. Lucy Tamlyn promet également que son pays ne ménagera pas ses efforts pour continuer à être en première ligne dans la fourniture de « l’assistance vitale dont ont besoin des millions de déplacés en RDC ». Et ceci, conformément aux « valeurs et la générosité » du peuple américain.
Une posture permanente, mais incomprise par une partie de la population
Depuis le début de la crise en 2021, les États-Unis ont toujours mis en avant l’option politique pour sa résolution. À plusieurs reprises, le gouvernement américain a condamné l’agression de la RDC par le M23, et décrié le soutien rwandais à l’organisation rebelle. Cependant, il a toujours mis en avant la diplomatie pour le règlement du problème. Une position qu’une frange de la population congolaise ne comprend pas, accusant les États-Unis de ne pas être suffisamment fermes vis-à-vis du Rwanda ou simplement de le soutenir. C’est le cas de certains chefs coutumiers qui ont tenu, ce jeudi, un sit-in devant l’ambassade des États-Unis à Kinshasa.
Vêtus de leurs tenues de dignitaires traditionnels, ces chefs ont voulu donner de la voix pour fustiger le « soutien » des États-Unis en particulier et des Occidentaux en général au M23. « Nous sommes ici en sit-in à partir d’aujourd’hui et nous serons là demain encore », a annoncé Sa Majesté Lemba Lemba, représentant national de l’Alliance des autorités traditionnelles et coutumières pour le grand Congo. « Cette manifestation sera prolongée jusqu’à ce que nous puissions recevoir des suites favorables à notre mécontentement contre le soutien apporté par les États-Unis, les Occidentaux aux auteurs des massacres dans l’est de notre pays, notamment le Rwanda », a-t-il prévenu.
Une forte progression du M23 ces derniers jours
Ces derniers jours, les rebelles du M23 ont fait des percées spectaculaires dans la province du Nord-Kivu. Les localités de Kanyabayonga, Kayna, Miriki, Kimaka ou encore Kirumba en territoire de Lubero sont toutes tombées les unes après les autres. Désormais, la prise des villes de Butembo et Beni, d’importants centres commerciaux de la province, ne semble plus être qu’une question de temps. La prise de Kanyabayonga et des autres localités du territoire de Lubero marque une nouvelle étape dans la guerre qui oppose le M23 aux FARDC. Ce territoire, jusque là relativement épargné par les assauts du groupe armé, servait de refuge aux milliers de déplacés ayant fui les localités comme Rutshuru, Masisi et Walikale.