La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est a donné jusqu’au 30 mars à tous les groupes armés pour se retirer de l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette partie de la RDC est en proie à des violences qui ont contraint des milliers de personnes au déplacement.
Les chefs d’Etat de plusieurs pays d’Afrique de l’Est ont fixé un ultimatum aux groupes armés actifs dans la partie Est de la RDC. Ce vendredi, ils ont appelé à un « retrait de tous les groupes armés » au plus tard le 30 mars. Cet appel coïncide avec l’annonce par la force de l’EAC d’un plan de retrait du groupe rebelle en trois temps. Outre le retrait de tous les groupes armés, les dirigeants ont appelé à un retour des personnes déplacées en raison des violences. L’annonce a été faite sur Twitter, à l’issue d’une rencontre entre les différents dirigeants.
Kigali et Kinshasa se renvoient la balle
Cette réunion des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est s’est tenue à Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie. Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi, a pris part aux travaux effectués à la veille d’un sommet de l’Union Africaine. De même les chefs d’Etat kényan, William Ruto, la Tanzanienne Samia Suluhu Hassan, le Burundais Evariste Ndayishimiye et le Rwandais Paul Kagame. Ce dernier est d’ailleurs régulièrement accusé par le voisin congolais d’être impliqué dans les troubles en RDC.
En effet, les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, actif dans la partie Est du pays. Seulement, Kigali nie toute implication dans ce conflit qu’il juge « interne à la RDC ». Ce qui n’a pas empêché une montée de la tension entre les deux voisins. Au point que le pire, un affrontement armé, a été craint, il y a peu. Le 25 janvier dernier, en effet, un avion de chasse congolais avait été visé par des tirs rwandais.
Un acte de guerre qui sabote les efforts de paix
Une escalade, un grand pas de franchi vers la confrontation directe. D’autant que Kigali accusait l’aéronef d’avoir violé son espace aérien. Ce que Kinshasa démentait. « Les tirs rwandais ont été dirigés vers un aéronef congolais volant à l’intérieur du territoire congolais. Il n’a nullement survolé l’espace aérien rwandais. L’avion a atterri sans dégâts matériels majeurs », avait précisé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais.
Le communiqué du gouvernement congolais dénonçait « une action délibérée d’agression qui équivaut à un acte de guerre n’ayant pour objectif que de saboter les efforts en cours dans la mise en œuvre des actions convenues dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi pour la restauration de la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo et dans la région des Grands-Lacs ». Le pire a toutefois été évité.
Les groupes armés poursuivent leurs forfaits
Pendant ce temps, le groupe rebelle continue de semer des troubles en RDC. Le M23 s’est emparé de larges territoires dans la province congolaise du Nord-Kivu. Ce, malgré une feuille de route appelant à un retrait immédiat et un cessez-le-feu, conclue en Angola, en juillet 2022. Leur dernier acte criminel remonte à lundi, lorsque le groupe rebelle a fait incursion à Birambizo dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.
Une véritable scène de crime, puisque l’hôpital général, le centre de santé et la paroisse catholique de Birambizo ont été pillés. Des matériels divers, des médicaments, des intrants, des panneaux solaires, des matelas… Les rebelles ont tout emporté. Des incidents survenus au moment où l’armée congolaise a lancé une contre-offensive contre le M23. D’ailleurs, les FARDC ont réussi à contraindre les rebelles à un retrait de certaines régions comme la chefferie des Bahunde en territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu.