Des Casques bleus pakistanais, stationnés dans l’Ituri en République Démocratique du Congo, sont effectivement impliqués dans un trafic d’or, mais pas d’armes. L’information avait été révélée par le média britannique BBC. Les conclusions de l’enquête des Nations Unies, publiées récemment, viennent confirmer une partie de ces allégations alors qu’une autre affaire du même type, mettant en cause des soldats indiens, vient d’être mise à jour.
Les Nations Unies viennent de confirmer l’implication de soldats de la paix pakistanais dans un trafic d’or en République Démocratique du Congo (RDC). Ces soldats de la Mission des Nations Unies en RDC (Monuc), basés dans la ville de Mongbwalu, en Ituri, dans le Nord-Est de la RDC auraient notamment échangé des armes contre de l’or avec des milices locales accusées de crimes contre l’humanité, selon la BBC qui avait révélé l’affaire en mai dernier. Cette dernière accusation n’a pas pu être étayée par l’enquête menée par les Nations Unies, a indiqué Jean-Marie Guehenno, le secrétaire adjoint des opérations de maintien de la paix de l’Onu. Selon ce dernier, il revient au Pakistan, qui avait longtemps nié ces accusations, de prendre les sanctions adéquates contre ces soldats déployés dans une zone alors en proie à de violents affrontements ethniques entre Hema et Lendu et dont les manigances remontent à 2004 et 2005. L’Onu n’ayant que le pouvoir de renvoyer le personnel accusé dans son pays d’origine.
Les scandales se succèdent au sein de la Monuc
La Monuc, quant à elle, ne semble pas près d’en finir avec les scandales. Ce sont, cette fois-ci, des soldats de la paix indiens qui seraient impliqués dans un trafic d’or, toujours dans le Nord-Est du pays, révèle ce vendredi l’AFP. Les Casques bleus stationnés dans la ville de Nyabiondo, dans le Nord-Kivu, auraient échangé entre 2005 et 2006, « « des rations alimentaires » et « du renseignement » contre « de l’or et des dollars » avec des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ». Joint par téléphone, le porte-parole de la Monuc, Kamel Saiki a confirmé qu’une enquête menée par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) était en cours sur cette autre affaire de trafic d’or et d’armes. Depuis sa mise en place en 1999, la Monuc est devenue familière de ces scandales qui mettent en exergue, comme l’a constaté Jean-Marie Guehenno, la difficulté de maintenir la discipline au sein des forces de maintien de la paix. L’atmosphère délétère qui règne dans ces régions de la RDC où interviennent les soldats de la paix semble s’avérer définitivement contagieuse.