RDC : les casques bleus dépassés par la violence des combats à Goma


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Les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 ont repris jeudi, après une brève accalmie. Plusieurs obus sont tombés à Goma, ville stratégique du nord-Kivu. Le chef de Mission de l’Onu pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a ordonné aux casques bleus de protéger les populations de Goma. Mais les soldats de l’Onu semblent bien impuissants pour protéger la ville stratégique du Kivu.

La hache de guerre de nouveau brandit. Après une brève accalmie, les combats qui ont repris jeudi entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 font de nouveau rage à à Goma, dans le nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Déjà quatre personnes ont péri et des dizaines d’autres ont été blessées, a annoncé ce vendredi, le lieutenant colonel Prosper Basse, porte-parole militaire des Nations Unies. Des obus sont tombés à Goma, menaçant la population qui se retrouve, comme d’habitude, au cœur du conflit. Une source onusienne a précisé que jeudi soir, c’est au total « 11 obus qui sont tombés en deux temps et ont touché les quartiers Katindo, Murara, Muzenze et le nord de l’aéroport. C’est à Muzenze qu’il y a eu les morts », ajoutant qu’une « femme et un enfant ont été tués et 17 personnes ont été blessées».

Echec de la Monusco

Pourtant, la Mission de l’Onu pour la stabilisation en RDC (Monusco) avait délimité une zone rouge à Goma que les rebelles, qui l’avaient brièvement occupés en 2012, ne devaient pas dépasser. Elle s’était engagée le 30 juillet dernier à repousser la rébellion du M23 de la localité qui abrite 1 million de personnes. Elle avait lancé un ultimatum de 48 heures à toutes les milices qui se trouvent dans la localité de Goma et celles situées dans le nord de la ville, pour qu’elles déposent les armes dans une de ses bases et rejoignent le processus de désarmement et de démobilisation, selon Radio Okapi. « Dépassé le jeudi 1er août à 16 heures, les dites personnes seront considérées comme une menace imminente de violence physique à la population civile, et la Monusco prendra toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force, pour les désarmer conformément au mandat et aux règles d’engagement de la Mission », a indiqué la force onusienne dans un communiqué.

Mais les casques bleus de l’Onu semblent avoir été pris de court par la violence des combats. Martin Kobler, le chef de la Monusco a ordonné à ses hommes de prendre toutes les actions nécessaires pour protéger la population de Goma. « J’ai donné l’ordre aux casques bleus de la Monusco de réagir et de procéder aux actions nécessaires pour protéger les civils et empêcher une progression du M23», a-t-il indiqué sans plus de précisions.

«La population du Kivu est fatiguée!»

Les casques bleus de l’Onu sont régulièrement critiqués par la population pour leur inefficacité à repousser les rebelles du M23 qui mènent de multiples exactions dans l’est de la RDC. Dans une interview accordée vendredi 16 août 2013 à Afrik.com, Justine Masika Bahimba, présidente de l’ONG « Synergie des Femmes », qui prête main forte aux victimes de violences sexuelles dans le Kivu, dénonce l’inaptitude de la Monusco à protéger les habitants du Kivu : « La population est fatiguée ! On n’en peut plus de vivre dans ces conditions. Il y a un vrai risque que la RDC devienne comme la Somalie. Oui, on en est arrivé à ce stade-là. La population se sent démunie, livrée à elle-même, impuissante. D’ailleurs, pour crier son ras-le-bol, elle a attaqué la Monusco il y a sept jours, dénonçant son inefficacité». Selon Justine Masika, « la population reste incontrôlée. Je crains que la situation ne dégénère ».

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