Le volcan Nyamulagira, situé dans la province du Nord-Kivu, aurait commencé à dégager de la fumée et des cendres, signe d’une probable éruption dans les prochains jours.
Le volcan Nyamulagira, le plus actif d’Afrique, serait sur le point d’entrer à nouveau en éruption. Situé à l’extrême est de la République Démocratique du Congo (RDC), à proximité de la frontière rwandaise, il a commencé à dégager de la fumée et des cendres, selon les déclarations du directeur de l’Observatoire vulcanologique de Goma (OVG), Kaco Karume, rapportées par Xinhua. « Vu la fumée intense dans le cratère du volcan Nyamulagira, son éruption est imminente ».
Jeudi dernier, déjà, l’OVG rapportait que l’éruption pourrait commencer dans quelques jours. Une activité volcanique intense, qui a poussé la MONUSCO à offrir son soutien aux autorités de la province. « La MONUSCO a offert son assistance aux autorités du Nord-Kivu et s’engage à travailler étroitement avec les officiels du Nord-Kivu pour relever ce nouveau défi », a affirmé le chef des forces onusiennes, Martin Kobler.
La population de Goma appelée à garder son calme
Une équipe mixte de l’OVG et gouvernorat du Nord-Kivu a ainsi survolé le volcan et ses environs à bord d’un hélicoptère de l’ONU, pendant près d’une heure dimanche. Une inspection minutieuse dont ressort le constat d’une importante montée de lave vers la surface du volcan, ainsi que le dégagement de fumées intenses depuis le cratère. Aucune coulée de lave n’a toutefois été observée pour le moment.
Malgré la recrudescence de l’activité depuis dimanche après midi, les vulcanologues précisent donc que le volcan n’est pas encore entré dans sa phase éruptive. « La coulée de la lave vers la surface n’a pas encore été observée par les spécialistes. Mais, effectivement, on craint que dans les heures qui viennent, on ne puisse observer cette coulée », a expliqué le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluka.
Le gouverneur a par ailleurs appelé la population de Goma à garder son calme. Le volcan est en effet situé à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale de la province, dont la population vit encore sous la hantise de l’éruption d’un autre volcan, le Nyiragongo, dont les coulées de magma très rapides avaient dévasté la ville en 2002. Goma ne serait toutefois pas menacée par l’éruption prochaine : « De coutume, le Nyamulagira verse sa lave dans le parc des Virungas (à l’opposé de la ville, ndlr), il n’y a aucun danger pour les habitants de Goma et de ses environs », explique-t-il, recommandant toutefois à la population d’observer des règles d’hygiène strictes, à cause du risque de contamination de l’eau par les cendres volcaniques qui peuvent toucher les environs dans un rayon important. « Lorsqu’il y a éruption, il y a des particules qui sont dans l’espace et qui contaminent l’eau. Donc, il faudra observer certaines mesures d’hygiène ».
Le Nyamulagira entre régulièrement en éruption. Les dernières phases éruptives datent de 2004, 2006, 2010 et 2011. Aucune habitation n’avait alors été touchée.