RDC : le salaire minimum doublera le 1er février 2025


Lecture 3 min.
Billet-Francs Congolais

Le salaire minimum double en RDC à partir du 1er février 2025. Une mesure saluée par les travailleurs, mais qui pose des défis pour sa mise en œuvre et sa viabilité.

Le 2 janvier, le gouvernement congolais a surpris le pays en annonçant le doublement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) journalier, qui passera de 7 075 francs congolais (environ 2,5 dollars) à 14 500 francs congolais (environ 5 dollars). Cette revalorisation, effective dès le 1er février, vise à améliorer les conditions de vie des travailleurs du secteur public et privé. Si la mesure est accueillie avec enthousiasme, elle suscite aussi des interrogations sur sa mise en œuvre et sa durabilité économique.

Un soulagement pour les travailleurs congolais

Pour les travailleurs, cette augmentation représente un véritable bol d’air. Avec un pouvoir d’achat en constante érosion, les 5 dollars journaliers permettront à de nombreuses familles de répondre à leurs besoins essentiels, selon les déclarations du ministre du Travail et de l’Emploi, Ephraïm Akwakwa Nametu.

Ce doublement du SMIG est le fruit d’un dialogue social initié en octobre dernier entre le gouvernement, les organisations syndicales et les employeurs. Le ministre se montre ferme quant à l’application de cette décision : « L’inspection générale du travail veillera au respect strict de cette mesure par tous les employeurs. »

A lire : RDC : le café et le cacao congolais exclus de l’Union Européenne d’ici 2025

Le défi du secteur public

Cependant, l’annonce soulève des inquiétudes. L’ONG spécialisée dans les finances publiques, CREFDL, a mis en garde contre les difficultés que pourrait rencontrer le secteur public. Son porte-parole, Valéry Madianga, exprime des doutes quant à la capacité de l’État à appliquer cette mesure :

En effet, le FMI, partenaire clé de Kinshasa, recommande une réduction de la masse salariale des fonctionnaires, qui représente actuellement 70 % du budget de l’État, bien au-delà des 45 % préconisés.

A lire : RDC et FMI : des réformes prometteuses, mais quels défis restent à surmonter ?

Un SMIG conçu pour le secteur privé ?

Pour certains observateurs, cette augmentation semble principalement orientée vers le secteur privé, où les pressions budgétaires sont moindres. Cependant, des questions subsistent : les entreprises privées pourront-elles absorber cet ajustement sans licence ni augmenter le coût des biens et services ?

Les syndicats, bien qu’enthousiastes, partagent ces préoccupations. Ils appellent à un suivi rigoureux pour éviter que cette mesure ne reste lettre morte, particulièrement dans les zones rurales, où les abus sont fréquents.

Une solution pourrait résider dans un collectif budgétaire prévu en mars pour intégrer cette mesure dans les dépenses publiques. À défaut, cette avancée pourrait rapidement se transformer en source de frustration pour les travailleurs et les employeurs.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News