Dans son rapport publié mardi, dont l’annexe sera rendue publique en novembre, les experts de l’ONU accusent le Rwanda de soutenir les ex-rebelles congolais, en leur fournissant « des armes, du ravitaillement militaire et de nouvelles recrues ». Kigali dément et compte présenter des preuves « factuelles » à même de lever tous soupçons.
Les experts des sanctions de l’ONU affirment, dans cette annexe que s’est procurée l’AFP, détenir des « preuves accablantes » qui démontrent que les responsables de l’armée rwandaise « dans l’exercice de leurs fonctions officielles, soutiennent les rebelles en leur fournissant des armes, du ravitaillement militaire et de nouvelles recrues ». Pour rappel, Kigali a toujours nié son implication dans le conflit qui oppose, depuis le mois de mai dans le Nord-Kivu, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).
Crise diplomatique entre le Rwanda et la RDC ?
« C’est un document préliminaire partial, fondé sur des conclusions partielles et il doit encore être vérifié. », a déclaré la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo. Et d’ajouter « Nous avons l’intention de fournir des preuves factuelles que les accusations contre le Rwanda son fausses ». La ministre souligne, par ailleurs, qu’il est « profondément regrettable » que « la frénésie médiatique » soit à l’origine de ce rapport de l’ONU qui met en cause l’armée rwandaise dans le conflit qui oppose, depuis le mois de mai dans le Nord-Kivu, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Louise Mushikiwabo exhorte, en outre, les experts des sanctions de l’ONU à inclure dans leur rapport complet, dont la publication est prévue pour novembre, le démenti du Rwanda.
Ce rapport de l’ONU annonce peut-être une crise diplomatique entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Le président Joseph Kabila suit « de très près » cette affaire, a confié mercredi le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo. « Le gouvernement a demandé la publication intégrale de ce rapport […]», a-t-il précisé.
Crise humanitaire
Depuis le mois de mai, les combats entre les FARDC et les mutins ex-rebelles ont repris de plus belle dans la province du Nord-Kivu. Après une courte accalmie, la province s’embrase à nouveau. 200.000 congolais auraient fui ces violences. Parmi eux, certains se sont refugiés à Rwaguba, dans la région de Rutshuru, pour se mettre à l’abri. Un exode qui n’est pas sans conséquence puisque 150 cas de choléra sont à déplorer. Les ONG et autres associations humanitaires, qui se trouvent sur place, restent mobilisées pour venir en aide aux déplacés.
Lire aussi :
RDC : la situation s’enlise dans le Nord-Kivu
RDC : la bataille du Nord-Kivu reprendra-t-elle ?
La mission de l’ONU en RDC remise en cause