RDC : le premier ministre Ilunkamba doit réformer l’administration publique


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Isidore Kwandja et le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba
Isidore Kwandja et le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba

Le premier ministre Ilunkamba doit se doter d’un plan d’action global de réformes de l’administration publique.

Aux yeux des nombreux observateurs tant nationaux qu’internationaux, le président Félix Tshisekedi et son premier ministre Ilunga Ilunkamba affichent une réelle volonté d’apporter des solutions aux nombreux problèmes socio-économiques persistants auxquels la République Démocratique du Congo est confrontée actuellement. Mais, il ne faut pas se leurrer en pensant que la volonté, à elle seule, suffira à alléger un tant soit peu les souffrances qu’endure le peuple congolais depuis des nombreuses années et encore aujourd’hui.

Des changements dans la gouvernance et l’administration de l’État sont absolument nécessaires en vue de mettre en place un système de gestion beaucoup plus transparent et efficace. Cela passe notamment par la mise en œuvre des réformes structurelles audacieuses et mûrement réfléchies, pour créer un environnement favorable aux investissements nationaux et étrangers dans les différents secteurs de l’économie nationale et, mobiliser des ressources indispensables à la mise en oeuvre des politiques publiques qui puissent durablement améliorer les conditions de vie des Congolais.

En effet, la Fonction publique est la plus importante composante du pouvoir exécutif du gouvernement et l’instrument essentiel par lequel celui-ci met en œuvre des politiques publiques et programmes visant à créer un cadre favorisant la croissance économique, la productivité et le développement socio-économique du pays.

L’administration publique congolaise pâtit de plus de deux décennies de mauvaise gouvernance, de mauvaise gestion financière et humaine, de corruption systémique et de détournement des maigres deniers publics. Elle souffre d’une faiblesse générale des institutions étatiques et de leur incapacité à créer des conditions favorables pour une gestion publique efficace et des pratiques de gestion inefficaces.

L’administration publique congolaise souffre également de faiblesses structurelles qui ne seront pas faciles à surmonter autrement que par la réforme profonde des structures. On pourrait citer notamment des problèmes liés à la présence d’effectifs pléthoriques, de peu de motivation due à l’insuffisance de rémunération et des avantages sociaux, du manque de formation professionnelle adéquate ou insuffisamment formés en matière de saine gestion des deniers publics, du manque de politique de reconnaissance ou de promotion fondés sur le mérite, bref de la difficulté à attirer et retenir des employés compétents et dévoués, etc.

Il serait donc illusoire de penser un seul instant que le gouvernement pourrait mieux faire avec les mêmes structures et le même fonctionnement de l’administration publique qui ont démontrés les limites à plusieurs égards et se sont révélés inefficaces à tout point de vue.

Si le premier ministre Ilunga Ilunkamba veut atteindre des objectifs qu’il s’est fixés, il devra prendre des mesures concrètes pour surmonter les faiblesses de son administration publique, en engageant des réformes audacieuses. Sinon, son action gouvernementale ne pourra donner d’aussi bons résultats.

Il devra se doter d’un plan d’action global de réformes, mettre sur pied des mécanismes appropriés et veiller à la mise en oeuvre effective. Ces réformes indispensables devraient être exécutées de toute urgence dans plusieurs secteurs d’activités prioritaires pour redresser l’économie et remettre le pays sur la voie de la prospérité, afin de répondre aux besoins de la population et d’améliorer leurs conditions de vie.

Une cellule de coordination des réformes

Depuis son entrée en fonction, le président Félix Tshisekedi a annoncé plusieurs initiatives visant notamment à améliorer les conditions de vie de la population congolaise et de réduire la pauvreté. La consolidation de ces initiatives nécessite plus de coordination harmonieuse entre les équipes de la présidence et celles de la primature pour assurer une étroite collaboration et une cohérence nécessaires dans l’exécution et pour optimiser leur efficacité.

Ainsi, pour assurer une bonne coordination et mener à bien des telles réformes, il conviendrait de mettre en place une cellule de coordination, chargée de centraliser les informations et de veiller à ce que les contributions apportées répondent aux besoins réels du pays et de la population.

Sous la supervision directe du bureau du président de la République ou de celui du premier ministre, le but d’une telle cellule de coordination des réformes sera d’assurer la liaison quotidienne entre les deux les bureaux pour renforcer les synergies, éviter l’éparpillement des ressources, les doubles emplois et la duplication des efforts et des actions contradictoires. Cela permettra bien évidemment d’obtenir un tableau clair de toutes ces initiatives prises par le président de la république et leur avancement.

En tout état de cause, si premier ministre Ilunga Ilunkamba réussit à relever ce défi de réformer profondément l’administration publique congolaise en lui dotant des capacités de réaliser des priorités d’économie, d’efficience et d’efficacité. S’il réussit à doter à la RDC d’une administration publique efficace, impartiale, fondée sur le mérite et à l’abri des ingérences politiques, il laissera sans doute une empreinte indélébile dans l’histoire et la mémoire de Congolais.

De toute évidence, le succès de son action gouvernementale dépendra de sa volonté politique à s’engager sur la voie de réformes audacieuses et sans précédent, et de sa capacité à les entreprendre efficacement pour redresser l’économie nationale et soulager la souffrance du peuple Congolais.

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