En RDC, l’opération d’enrôlement des électeurs prévue pour se faire progressivement sur toute l’étendue du territoire suit son cours. Mais déjà, le parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi note des manœuvres visant à laisser en rade des électeurs potentiels ou à faire prolonger la date du scrutin présidentiel.
L’enrôlement des électeurs par la Commission électorale indépendante (CENI) a débuté depuis le 24 décembre 2022 et concerne d’abord 10 provinces de l’Ouest de la RDC. Pour cette première phase de l’opération prévue, l’opposition avec en tête le parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, relève déjà de nombreuses irrégularités susceptibles de nuire au bon déroulement du processus.
Ensemble pour la République de Moïse Katumbi se montre intransigeant
Le parti a fait connaître sa position dans une déclaration rendue publique ce jeudi, au terme d’une réunion de son comité directeur présidée par Moïse Katumbi lui-même. « Au regard des carences et de l’opacité du processus d’enrôlement dans la première aire géographique, Ensemble pour la République constate qu’au rythme actuel, la tenue des élections dans les délais constitutionnels est délibérément sabordée pour exécuter un agenda caché », déclare le communiqué du parti.
Pour Moïse Katumbi et ses lieutenants, la CENI ferait traîner exprès le processus d’enrôlement dans le but inavoué de ne pas enrôler certains électeurs potentiels ou d’amener à une révision du calendrier électoral. Chose que Ensemble pour la République n’est pas prêt à accepter. Là-dessus, les dirigeants du parti sont formels : « Quel qu’en soit le prix, la durée constitutionnelle des mandats électifs n’est pas une question négociable. Pas une minute de plus ne sera accordée à ceux dont le mandat arrive à terme en décembre 2023 », précise leur communiqué.
La position du parti de Moïse Katumbi vient conforter celle de la coalition Lamuka qui dénonçait déjà un processus chaotique, relevant également des lenteurs dans l’enrôlement des électeurs.
La mission d’observation électorale CENCO-ECC souligne des dysfonctionnements
La mission d’observation électorale CENCO-ECC, qui a déployé 196 observateurs sur le terrain pour suivre le processus, était aussi devant la presse, ce jeudi, pour faire un point à mi-parcours. De son rapport, il ressort que des dysfonctionnements liés aux kits d’enregistrement ont été notés. De même, des centres d’inscription présents dans la base de la CENI sont en réalité inexistants sur le terrain. Des problèmes de gestion des files d’attente ont également été soulevés par le rapport. Les religieux n’ont pas manqué de formuler à l’attention de la CENI des recommandations pour une meilleure conduite des opérations.