En RDC, la tentative de putsch déjouée de ce dimanche continue de susciter des réactions de part et d’autre. Dans ces conditions, une enquête a été ouverte pour mieux comprendre les faits. Et pour faciliter le déroulement de cette enquête, l’accès au Palais de la Nation a été interdit à tous les usagers jusqu’à nouvel ordre.
Plus d’accès au Palais de la Nation, et ceci jusqu’à nouvel ordre. C’est la décision prise par le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, et communiquée par la direction de la communication de la Présidence congolaise. « L’accès au Palais de la Nation sera interdit et le travail se fera à distance à partir de ce lundi 20 mai, jusqu’à nouvel ordre », lit-on dans le communiqué. « Tous les directeurs, coordonnateurs, chefs de services et chefs d’équipes sont tenus de prévenir leurs collaborateurs afin d’assurer le strict respect de cette décision », poursuit le texte.
Mieux comprendre les faits
Le Palais de la Nation a été le deuxième point de chute des assaillants qui ont voulu renverser le régime de Félix Tshisekedi après l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe. Ils ont eu le temps de pénétrer les locaux du Palais de la Nation, de s’y pavaner et même d’y hisser le drapeau du Zaïre, tout ceci avec une facilité déconcertante, avant que la garde républicaine n’intervienne pour les déloger. Il y a donc une série de questions en suspens que l’enquête permettra peut-être de régler. L’interdiction de l’accès aux locaux du Palais de la Nation devrait permettre aux spécialistes en charge de l’enquête de récupérer les moindres indices laissés sur leur passage par les assaillants.
L’exigence de l’ACAJ
Justement, dans le cadre de cette enquête, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) lance un appel formel aux autorités congolaises au plus haut niveau. Après avoir condamné « sans réserve la tentative de coup d’État », l’association « demande au Gouvernement d’élucider les circonstances ayant conduit à cette aventure déstabilisatrice des institutions politiques nationales ». Pour ce faire, l’ACAJ exige la « suspension immédiate de toutes leurs fonctions au sein de l’appareil de défense et de sécurité » des animateurs des forces de défense et de sécurité.
Cette mesure vise à « favoriser une enquête sereine, objective et impartiale » et ainsi éviter que les animateurs des forces de défense et de sécurité ne soient juges et parties dans les investigations relatives à leur faillite dans la gestion de la chaîne sécuritaire. De l’avis des responsables de cette organisation de défense des droits humains, c’est la seule façon de garantir une enquête « sereine, objective et impartiale ».