Selon un dernier rapport de Human Rights Watch, les enlèvements sont en hausse dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où au moins 175 personnes ont été enlevées contre une rançon, en 2015.
L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch tire la sonnette d’alarme contre la hausse des enlèvements dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Au moins 175 personnes ont été enlevées contre une rançon, en 2015, dans ce pays d’Afrique Centrale, a déclaré Human Rights Watch, ce mercredi 16 décembre 2015. Des membres actuels et anciens de groupes armés semblent être responsables de plusieurs cas de ces rapts, selon l’ONG.
D’après l’ONG, la grande majorité des cas ont eu lieu dans le Rutshuru, territoire de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays. Au moins trois otages ont été tués et un autre est décédé de ses blessures lors d’une tentative d’enlèvement. Un autre otage est toujours porté disparu. Presque tous les otages ont été relâchés après que des membres de leurs familles ou des employeurs aient payé une rançon. Vingt des victimes étaient des travailleurs humanitaires congolais et étrangers.
« La hausse alarmante du nombre de kidnappings constitue une grave menace pour la population de l’est de la RD-Congo », a déclaré Ida Sawyer, chercheuse senior de la division Afrique à Human Rights Watch. « Les ravisseurs suivent souvent une procédure similaire ; ils frappent, fouettent ou menacent leurs otages de mort, leur demandant d’appeler leurs proches ou leurs employeurs afin de les persuader de payer pour leur libération », explique l’ONG. « Les ravisseurs ont souvent utilisé les téléphones portables des victimes ou bien leurs propres téléphones afin de négocier le paiement des rançons. Dans certains cas, les ravisseurs ont enlevé un seul otage, et dans d’autres cas un groupe d’otages », indique Human Rights Watch.
Dans la plupart des cas documentés, souligne Human Rights Watch, les membres des familles des otages n’ont pas informé la police ni d’autres autorités à propos du kidnapping, soit parce qu’ils pensaient qu’ils n’obtiendraient aucune aide, soit parce qu’ils craignaient que cela n’empire la situation et ne les expose à d’autres actes d’extorsion de la part des autorités pour toute aide fournie. Une ancienne otage a indiqué que lorsque sa mère a informé un fonctionnaire judiciaire à Goma du fait que sa fille avait été kidnappée, celui-ci s’est contenté de répondre que la mère devrait « aller payer ».