Un protocole d’accord entre le gouvernement et l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin) a été signé samedi à la primature, en présence du Premier ministre, Adolphe Muzito. Il vise l’amélioration des conditions socioprofessionnelles et la révision du statut des professeurs, en grève depuis le 20 février. Son contenu devait être dévoilé ce mardi à l’assemblée générale des professeurs.
Le Premier ministre, Adolphe Muzito, a déclaré le week-end dernier qu’il souhaitait que la signature du protocole d’accord aboutisse à la levée de la grève des professeurs de l’université de Kinshasa. Un souhait que partagent les étudiants, qui ont organisé une marche de protestation le 7 avril. Nous avons voulu en savoir plus sur les motifs de cette grève. La semaine dernière, nous nous sommes entretenus avec le président de l’Association de professeurs de l’Unikin, APUKIN,le professeur Antoine Kitombole
Afrik.com : Pourquoi avez-vous déclenché une grève ?
Antoine Kitombole : Nous revendiquons deux points : d’abord un statut particulier aux professeurs, ensuite un barème salarial qui avait été d’abord adopté à
l’Assemblée en première lecture, puis rejeté en deuxième lecture. Nous
pensons que ce barème, même rejeté par le parlement, le gouvernement
peut nous l’appliquer.
Afrik.com : Qu’entendez-vous par un statut particulier ?
Antoine Kitombole : Un statut particulier, c’est-à-dire traiter un professeur suivant son
rang. Donc c’est nous situer dans la société, faire en sorte qu’il y ait
de la considération vis-à-vis formateur des formateurs. Les
professeurs forment les hauts cadre de la république, et nous pensons
qu’ils méritent une position sociale due à leur rang.
Afrik.com : Et le nouveau barème que vous réclamez, quel est-il ?
Antoine Kitombole : C’est un barème que nous réclamons depuis des années. C’est depuis
2004 qu’on nous a promis qu’en 2006 le professeur ordinaire aura 2100
dollars, et jusqu’à ce jour, ces 2100 dollars nous ne les avons jamais eus.
Cette fois ils ont été adoptés, mais en deuxième lecture ça a été
rejeté. Nous pensons qu’il est grand temps que le professeur ordinaire
ait quand même ces 2000 dollars. Ce n’est pas trop demander à la
république. Cela va améliorer les conditions de travail et de vie des
professeurs.
Afrik.com : Comment faites-vous aujourd’hui pour survivre ?
Antoine Kitombole : Nous donnons des coups de mains par ci par là, dans d’autres
institutions. Nous sommes presque dispersés et nous perdons de
l’efficacité en essayant de donner cours à gauche à droite. Nous
voulons que le professeur se consacre aux vrais problèmes du pays plutôt qu’il ne
s’éparpille.
Afrik.com : Est-ce que vous pensez qu’il y a assez d’argent pour répondre à votre demande ?
Antoine Kitombole : Oui, le budget a été préparé par les
experts du ministère du budget. Le même budget déposé au parlement,
les parlementaires ont trouvé des recettes additionnelles. Les parlementaires ont prouvé à suffisance qu’il y a de l’argent pour payer tout le monde.
Afrik.com : Pensez-vous que la situation va se décanter ?
Antoine Kitombole : Nous espérons que notre action va réactiver les choses. Avec ce que nous faisons, on pourra trouver une solution
rapide.
Le site de l’UNIKIN