![M23- Des rebelles du M23](https://www.afrik.com/wp-content/uploads/2023/11/m23-696x392.jpg)
La crise s’intensifie en République Démocratique du Congo ou le mouvement rebelle M23 a pris le contrôle de la cité de Nyabibwe, située dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Ce, à la suite de combats intense contre les forces de défense congolaises.
Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la cité de Nyabibwe, située dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, après de violents affrontements avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Cette nouvelle escalade dans le conflit a été confirmée par plusieurs sources locales et des médias congolais. Les combats ont débuté dès les premières heures de la matinée, aux alentours de 3h00, et se sont principalement concentrés sur les collines de Nyangantwa et Chanjwe, des zones stratégiques proches de la cité.
Le M23 accusé d’avoir violé l’engagement de cessez-le-feu
Selon le site d’information Actualité.CD, ces affrontements ont opposé les forces loyalistes congolaises aux combattants du M23, un groupe rebelle qui a émergé en 2012 suite à des dissensions internes dans l’armée congolaise. La société civile locale a également rapporté que les rebelles étaient déjà présents dans la cité de Nyabibwe ainsi qu’à Mukwidja depuis 11h00 ce jour-là. Un acteur de la société civile, préférant garder l’anonymat, a confirmé cette prise de contrôle, et souligné l’intensification de l’insécurité dans la région.
Ce développement survient quelques jours après que le M23 ait annoncé un cessez-le-feu unilatéral, le 3 février 2025, invoquant des raisons humanitaires. Ce cessez-le-feu était censé marquer une pause dans les violences, bien que les rebelles aient affirmé qu’ils n’avaient pas l’intention de s’emparer de Bukavu ou d’autres localités stratégiques. Cependant, le gouvernement congolais, par l’intermédiaire de son porte-parole Patrick Muyaya, a rapidement qualifié cette annonce de « leurre », et souligné que les rebelles du M23 avaient déjà violé cet engagement en attaquant Nyabibwe.
Violents combats entre les FARDC et les rebelles du M23
Nyabibwe est située à environ 28 kilomètres de Kalehe, le chef-lieu du territoire, et à une centaine de kilomètres de Bukavu, la capitale provinciale du Sud-Kivu. Le contrôle de cette cité par le M23 marque une avancée significative pour le groupe rebelle dans sa tentative d’élargir son territoire et de renforcer son influence dans la région.
Lire : RDC : Kinshasa appelle à l’action après l’annonce du cessez-le-feu du M23 à Goma
L’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est secoué par une violence croissante. Les combats ont commencé dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, avant de se propager au Sud-Kivu depuis le 18 janvier. Des localités comme Kalungu, Lumbishi, Numbi, Chambombo, Chebumba, Shanje et Ziralo, ainsi que la ville de Minova, ont été des scènes de violents combats entre les FARDC et les rebelles du M23. Les incursions rebelles ont provoqué des pertes humaines importantes, avec des milliers de morts et de blessés.
Des milliers de Congolais forcés à fuir leurs foyers
La prise de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, la semaine précédente par les rebelles du M23 après de violents combats avec les forces congolaises, a exacerbé la situation. Cette offensive a fait plus de 3 000 morts et a forcé des milliers de Congolais à fuir leurs foyers. Ce qui a augmenté le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays. La situation est désormais préoccupante, avec des populations prises entre les feux des combats et des conditions de vie de plus en plus précaires.
Lire : Escalade de la violence dans l’Est de la RDC avec la reprise des combats à Kalehe
Le M23, qui avait été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise, avait été défait en 2013 après une intervention conjointe des FARDC et des Casques bleus de la Monusco, la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC. Cependant, ce groupe rebelle a repris les armes en 2022, à la faveur de l’instabilité persistante dans la région du Kivu. Depuis lors, il a réussi à prendre le contrôle de plusieurs localités, en particulier dans le Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
Des conflits armés qui dévastent les régions de l’Est.
Les tensions sont exacerbées par les accusations récurrentes de la part du gouvernement congolais, selon lesquelles le Rwanda soutiendrait activement le M23 dans ses offensives. Kinshasa accuse Kigali de chercher à s’emparer des ressources minières de la région, en particulier des minerais précieux présents dans cette zone. Ces accusations sont appuyées par plusieurs rapports des Nations Unies, qui affirment que des éléments militaires rwandais apportent un soutien logistique et matériel aux rebelles du M23. Le Rwanda, de son côté, dément toute implication dans les violences, mais la situation reste tendue et difficile à résoudre.
Pour la RDC, le M23 est perçu comme un groupe « terroriste », et le gouvernement a rejeté catégoriquement toute forme de négociation avec lui. Les autorités congolaises maintiennent leur position de fermeté face à cette rébellion, malgré les appels internationaux pour une désescalade des hostilités. Le pays est plongé dans une crise et la population continue de souffrir des conséquences des conflits armés qui dévastent les régions de l’Est.