Des affrontements, survenus lundi près de Goma, entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont fait 19 morts et 27 blessés. Selon les médias congolais, le M23 cherche à impressionner la brigade d’intervention de l’ONU, en cours de composition.
Dix-neuf morts et vingt-sept blessés. C’est le bilan des heurts qui ont opposé lundi près de Goma, la capitale du Nord-Kivu (à l’est de la RDC), les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).
« Le bilan des combats de ce lundi 20 mai fait état de 15 éléments tués et 21 blessés (…) parmi les pseudo-mutins du M23 tandis que les forces gouvernementales ont enregistré 4 morts et 6 blessés », a annoncé ce mardi le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, lors d’une conférence de presse, rapporte les médias locaux.
Selon la presse congolaise, les affrontements se sont poursuivis aujourd’hui entre les mutins du M23 et les FARDC. Six rebelles ont été capturés par l’armée congolaise et deux autres par la population, avant d’être transmis à la police.
A entendre Mediacongo.net, si le M23 a lancé un assaut sur Goma c’est pour intimider la brigade d’intervention de l’ONU, en cours de composition, qui doit se déployer au Nord-Kivu. « Tout cela a lieu pendant que la Monusco est en train de réussir la mise en place de la Brigade d’intervention. Celle-ci est pourtant très avancée ayant déjà sur place les contingents tanzaniens et sud-africains et ne sont attendus que les Malawites. Apparemment, le M23 est déterminé à faire barrage à cette force, comme il l’avait annoncé plusieurs fois. C’est la raison d’être de son rapprochement de Goma qui est un message de guerre à l’endroit de la Brigade », écrit le journal en ligne.
Les mutins du M23, ex-rebelles du Congrès national de défense du peuple (CNDP), affrontent depuis le mois de mai 2012 les FARDC au Nord-Kivu. Un conflit meurtrier, dont le bilan reste encore à définir, qui a provoqué le déplacement d’au moins 500.000 congolais. Un accord prévu du mardi 16 avril, qui devait être signé à Kampala, en Ouganda, entre les autorités congolaises et l’état-major de la rébellion a capoté. Et pour cause, les divergences persistent entre les deux parties. Le gouvernement propose une dissolution immédiate du M23. Qui voudrait au contraire conforter sa présence pendant cinq années, qui seraient consacrées à la lutte contre les autres groupes armés.
Le M23 a ainsi montré ses muscles mais il accuse le coup au vu du nombre de ses combattants tués. Ce nouveau combat meurtrier entre l’armée congolaise et la rébellion tombe au plus mal. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, arrive, en effet, mercredi dans la région des Grands Lacs, pour une tournée qui l’emmènera notamment à Goma et Kigali.