La République Démocratique du Congo est sur le qui-vive depuis la confirmation de la présence du virus Ebola dans le Kasaï Occidental. Les autorités congolaises déclarent 166 morts dans la province mais l’Organisation mondiale de la santé parle de cinq. Cet organe onusien et plusieurs ONG soutiennent les autorités pour éviter le pire.
Le gouvernement de la République Démocratique du Congo pourrait faire face à une nouvelle épidémie du virus Ebola. Selon les autorités, qui se basent entre autres sur les résultats de laboratoires gabonais et américains, 166 personnes de la province du Kasaï Occidental sont mortes de cette fièvre hémorragique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) parle, elle, de cinq décès. « Nous avons pris une quarantaine d’échantillons et cinq se sont révélés positifs. Nous attendons les autres résultats », indique-t-elle. Car, explique l’OMS, l’Ebola, qui serait mortel en moyenne dans 50 à 80% des cas, coexiste depuis quatre mois avec la dysenterie infectieuse Shigella de type 1, fatale chez 44% des personnes infectées.
Mesures préventives
Pour éviter le pire, l’OMS, plusieurs experts nationaux et internationaux et des organisations non gouvernementales (ONG) se mobilisent pour soutenir les autorités. L’OMS et les ONG doivent notamment envoyer des tentes, des désinfectants, des kits de protection pour les soignants et des installations destinées à l’isolement des malades. Médecins sans frontières prévoit de renforcer son équipe à Kampungu, épicentre de l’épidémie présumée d’Ebola, et l’OMS dépêche sur place des « collaborateurs supplémentaires ».
Des partenaires de santé ont par ailleurs proposé de différer la rentrée scolaire et de suspendre les mouvements de population. Mais le ministre provincial de la Santé du Kasaï Occidental, Fortunat Ntumba Tshitoka, a déclaré à l’AFP que « seules des écoles des zones affectées par le virus ont été fermées ». Et de préciser que « seuls les malades sont isolés et le personnel soignant [est] soumis à des règles strictes d’hygiène ».
L’Ouganda inquiète
« L’OMS ne recommande aucune restriction concernant les voyages ou les échanges commerciaux à destination ou en provenance de la République démocratique du Congo », indique l’organisation onusienne dans un communiqué daté du 11 septembre. L’Ouganda s’est cependant placée sous haute alerte et a pris des mesures préventives. « Nous sommes toujours inquiets, c’est pourquoi nous avons lancé une directive à tous les postes frontières pour qu’ils soient vigilants », a indiqué au quotidien ougandais Daily Mirror le Dr Sam Okware, commissaire à la santé et président de la Force de travail sur l’Ebola.
La République Démocratique du Congo a déjà fait face à deux graves épidémies d’Ebola – une maladie qui cause de la fièvre, des douleurs musculaires, des vomissements, la diarrhée et parfois des saignements. Selon l’OMS, la première, en 1976, avait coûté la vie à 280 personnes sur 318 malades et, en 1995, à 250 personnes sur 315 malades.
Photo : OMS