La vague d’indignation se poursuit suite à l’interdiction en République démocratique du Congo (RDC) du film « L’Homme qui répare les femmes » du réalisateur belge Thierry Michel. Le gynécologue Denis Mukwege ainsi que Reporters sans frontières dénoncent à leur tour l’interdiction du documentaire.
Tout le monde pourra voir le film du réalisatrice belge Thierry Michel L’homme qui répare les femmes sauf les Congolais en République démocratique du Congo. Le film a été en effet interdit par le gouvernement congolais. Depuis l’affaire a fait le tour du monde, provoquant une vague d’indignation contre cette mesure. Le film relate le quotidien du docteur Mukwege, gynécologue obstétricien, qui soigne et vient en aide aux victimes de violences sexuelles, dans l’est de la RDC.
Après l’intervention de Thierry Michel, qui n’a pas caché sa colère, jugeant cette mesure « innaceptable », le docteur Mukwege a à son tour même dénoncé jeudi soir l’interdiction du film. « Nous avions hâte que nos compatriotes puissent le voir dans leur pays », déplore le gynecologue dans un communiqué jeudi soir. Pour le docteur Mukwege cette interdiction « met en évidence la volonté du gouvernement de refuser au peuple congolais son droit d’accès à l’information dans le but de mieux le manipuler et le contrôler », a écrit le docteur Mukwege. « En effet, nous vivons en RDC dans un climat d’oppression, de dégradation de la situation des droits humains et de rétrécissement de l’espace des libertés fondamentales », a ajouté le médecin, faisant référence arrestations arbitraires d’opposants ou militants de la société civile au cours des derniers mois. Des interpellations qui font suite à la répression meurtrière en janvier 2015 de manifestations hostiles au chef de l’Etat Joseph Kabila.
La bande annonce de « L’Homme qui répare les femmes »
De son côté Reporters Sans Frontières (RSF) aussi appelle Kinshasa « à revenir sur sa décision de censure, scandaleuse, signe de l’étroitesse d’esprit des autorités congolaises ».
La riposte du gouvernement congolais ne s’est elle aussi pas faîte attendre. Ministre des Médias et porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende avait indiqué mercredi « avoir interdit la diffusion de ce film » en RDC, arguant qu’il « y a dans ce documentaire récompensé par plusieurs prix internationaux une volonté manifeste de nuire, de salir l’image de notre armée et aucun pays au monde ne peut le tolérer », accusant Thierry Michel, de faire « mentir dans son commentaire les témoignages de personnes apparaissant à l’écran.»
Thierry Michel présentera quant à lui son film au Festival des films de la diaspora ce vendredi à Paris. L’occasion sans doute de s’exprimer à nouveau sur cette polémique provoqué par le gouvernement congolais.