Après la récente éruption du volcan Nyirangongo, des habitants Goma, la ville la plus affectée par cette catastrophe naturelle, ont fui dans ses périphéries ( Bukavu, Sake et Rubavu, district Ouest de Rwanda), en attendant le retour à la vie normale. Ainsi, pour comprendre les défis auxquels ces sinistrés font face, AFRIK.COM a recueilli les points de vue de certains d’entre eux installés à Sake.
Madame Kahambu, 45 ans a fui la ville de Goma, cinq jours après l’éruption du volcan Nyiragongo. Installée à Sake, village situé à 24 kilomètres au Nord-ouest de Goma, cette mère de quatre enfants fait face à plusieurs défis : « Nous sommes ici (Sake Ndlr) depuis. Nous n’avons pas de quoi mettre sous la dent. Jusque-là nous n’avons pas de toilettes (…) », a-t-elle témoigné.
Après le volcan, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, Constant Ndima, et les scientifiques ont appelé les habitants de Goma à évacuer suite à une éventuelle éruption du volcan sous terre et sous le lac. « Nous avons quitté notre maison suite aux tremblements de terre et au risque d’une nouvelle éruption (…) Nous n’avons plus assez de provisions pour tenir pendant plus d’une semaine », déclare de son côté Baguma, qui veut retourner chez lui, malgré les menaces qui pèsent toujours sur la ville de Goma.
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« Faible assistance »
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), le village de Sake a accueilli plus de 180 000 déplacés de Goma, après la décision du gouvernement demandant l’évacuation des habitants des zones à haut risques. Cependant, comme Kahambu, nombreux sinistrés attendent désespérément l’assistance. « Nous n’avons pas d’eau jusque-là. Nous attendons l’assistance du gouvernement et d’autres personnes de bonne volonté », déclare Patient, 25 ans. Après l’évacuation de la ville de Goma, la mission des Nations-Unies pour la stabilité du Congo (MONUSCO) a fourni des citernes d’eau et de la nourriture aux déplacés. « On avait reçu quelques litres d’eau de la part de la MONSUCO, mais c’était insuffisant par rapport au nombre des sinistrés », laisse entendre Fataki.
Dans ce village, nombreux sinistrés vivent dans la débrouille, comme le témoigne Alika, « avant-hier, nous avons dormi à la belle étoile et sans manger ». Originaire de Kisangani, ville, située au Nord de Goma, Shadrack se rallie à d’autres jeunes qui n’ont pas de famille sur place. « Nous étudions à l’ULPGL (Université Libre des Pays des Grands Lacs), nous sommes originaires de la province de l’Ituri. Etant donné que nous n’avons pas de famille ici, nous restons soudé, malgré l’incertitude », fait remarquer cet étudiant, membre de la communauté des étudiants originaires d’Ituri à Goma.
Des cas de choléra
Suite aux mauvaises conditions sanitaires, six cas de choléra ont été signalés, ce dimanche, par les responsables locaux parmi les déplacés dans cette contrée. Selon les mêmes sources, ces cas de choléra sont pris en charge par l’équipe de l’organisation Médecins sans frontières (MSF), dans le centre de santé de Saké.
Face à l’urgence humanitaire, les autorités congolaises et ses partenaires se mobilisent pour venir en aide à ces sinistrés. Ce dimanche, le ministère de la Communication et Médias a annoncé que le gouvernement a apporté « des vivres, des non vivres et de l’eau potable aux sinistrés installés dans des sites, dont à Sake ».
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