RDC : le bombardement d’un camp de réfugiés continue de susciter des réactions


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Camp de déplacés en RDC
Camp de déplacés en RDC

Les réactions continuent de fuser de toutes parts pour condamner les bombardements de camps de déplacés de Mugunga, en RDC, qui ont fait plusieurs morts et blessés, vendredi dernier.

Le drame du camp de déplacés de Lushagala continue de susciter de l’émoi, tant en République Démocratique du Congo qu’à l’international. Les communiqués continuent d’être émis de part et d’autre pour condamner l’acte. Parmi les réactions recueillies ce lundi, il y a celles du gouvernement de la RDC et de la France, notamment.

La RDC accuse le Rwanda

C’est ce lundi, soit trois jours après l’attaque, que le gouvernement rd-congolais a publié un communiqué sur les bombardements du vendredi dernier. Dans la note, Kinshasa s’en est, une nouvelle fois, pris au Rwanda. « Le gouvernement de la République Démocratique du Congo condamne, avec la dernière énergie, cet acte terroriste qui illustre la volonté claire du Rwanda de poursuivre ses actes constitutifs de crimes de guerre commis sur le territoire congolais ».

Selon le communiqué, les attaques de ce vendredi traduisent la volonté du Rwanda de ne pas « obtempérer aux injonctions de la communauté internationale de cesser le feu et de retirer ses troupes de la République Démocratique du Congo ». Mieux, cela manifeste, toujours selon le gouvernement rd-congolais, la détermination du pays de Paul Kagame « de poursuivre la guerre d’agression contre la RDC rejetant ainsi toute initiative de règlement de conflit par la voie pacifique ». Comme il le fait déjà, depuis plusieurs mois, le gouvernement congolais a appelé la communauté internationale à prendre des sanctions contre le Rwanda.

La France « appelle à faire toute la lumière sur les responsabilités »

Pour le Quai d’Orsay, qui a également publié un communiqué ce lundi, l’attaque de vendredi ne saurait rester impunie. Pour cela, il « appelle à faire toute la lumière sur les responsabilités de cette attaque qui constitue une violation flagrante du droit international humanitaire ». La France condamne vigoureusement « toute attaque contre les civils, ainsi que l’utilisation d’armes lourdes à proximité des camps de déplacés ». Ce communiqué a permis au ministre français des Affaires étrangères de réitérer la position exprimée par Emmanuel Macron, le 30 avril, à l’occasion de la visite de Félix Tshisekedi en France : condamnation de l’action du M23 en RDC et demande au Rwanda de retirer ses troupes du Congo.

Pour rappel, c’est le vendredi 3 mai 2024 que des explosifs sont tombés dans un camp de délacés internes situé à Mugunga, près de la ville de Goma. Le bilan fait état de plusieurs morts, dont des enfants ainsi que des blessés. Ce n’est pas la première fois que la province du Nord-Kivu est bombardée par le M23. Le 6 avril par exemple, des bombes larguées par le mouvement rebelle sur le site de déplacés de Kashaka/Shabindi, toujours dans le quartier de Mugunga, ont tué trois personnes et blessé cinq autres. L’attaque du 6 avril était précédée par d’autres bombardements.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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