RDC : le bilan des explosions à Bukavu s’alourdit à 16 morts


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Bukavu
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Le bilan des explosions survenues à Bukavu s’alourdit à 16 morts et 95 blessés. Alors que les hôpitaux peinent à faire face à l’afflux de victimes, les tensions s’intensifient entre le gouvernement congolais et le M23, chacun rejetant la responsabilité de l’attaque sur l’autre.

Les explosions qui ont frappé Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont fait 16 morts et 95 blessés, selon le dernier bilan officiel. Alors que la situation reste tendue, les autorités congolaises et le mouvement rebelle du M23 s’accusent mutuellement d’être responsables de ces actes meurtriers.

Une attaque sur fond de tensions politiques

Les détonations ont retenti jeudi sur la place de l’Indépendance de Bukavu, quelques instants après un rassemblement politique en soutien au Mouvement du 23 mars (M23). Corneille Nangaa, leader de l’Alliance du fleuve Congo (AFC) et allié du M23, venait d’achever son discours lorsqu’une série d’explosions a semé la panique.

Le gouvernement congolais a annoncé l’arrestation de deux suspects et promis de faire toute la lumière sur cet attentat. De son côté, le M23 a accusé les forces congolaises d’être responsables de l’attaque, affirmant que certains auteurs avaient déjà été « neutralisés ».

Une situation humanitaire catastrophique

Les hôpitaux de Bukavu sont débordés par l’afflux de blessés. Le manque de sang et de matériel médical complique la prise en charge des victimes. « Tous ceux qui étaient devant moi sont morts », témoigne Jules Kitumaini, un rescapé hospitalisé dans une structure déjà saturée par l’urgence.

Ce drame survient alors que le M23 contrôle Bukavu depuis le 16 février et a mis en place une administration parallèle dans plusieurs zones de l’est de la RDC. Déjà fragilisée par des déplacements massifs, la population se retrouve une nouvelle fois piégée dans l’escalade des violences.

Un conflit enraciné dans l’histoire

La crise entre Kinshasa et le M23 plonge ses racines dans des tensions ethniques et politiques qui durent depuis des décennies. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir les rebelles, tandis que Kigali reproche à la RDC ses liens avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé impliqué dans le génocide de 1994.

Malgré les efforts diplomatiques, le conflit s’intensifie et met en péril des milliers de civils. L’explosion de Bukavu illustre une fois de plus la complexité d’une guerre où la population paie le prix fort. Entre rivalités politiques, intérêts géostratégiques et drames humanitaires, l’est de la RDC reste plongé dans une instabilité persistante.

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