La nuit d’hier mercredi à ce jeudi n’a pas été de tout repos pour les habitants de Bukavu. La ville a été victime d’un séisme de magnitude 5,3 sur l’échelle de Richter. Le bilan est encore provisoire.
C’est la énième fois qu’un séisme frappe, en quelques années seulement, Bukavu, ville située sur la rive sud-ouest du lac Kivu et capitale de la province du Sud-Kivu.
L’épicentre de ce séisme était à 52 km de la ville, à Walungu, au sud-ouest de Bukavu. Les secousses ont également touché une partie du Nord-Kivu, notamment la ville de Goma, ainsi que le Rwanda et le Burundi voisins. La partie occidentale du rift du Kivu constitue un des segments de la branche occidentale du Système du Rift Est-Africain (SREA). Elle est l’une des régions les plus densément peuplées de la RDC, et en même temps, celle où l’aléa sismique est le plus élevé, comme le montre la récurrence des séismes de magnitude supérieure ou égale à 4 qui y ont été enregistrés.
« Entre 1888 et 2015, plusieurs séismes de magnitude supérieure ou égale à 4 ont été enregistrés dans le rift du Kivu. La partie centrale du bassin du lac Kivu a connu un important séisme (Mw 6,2), le 24 octobre 2002, dans le territoire de Kalehe, qui a été fortement ressenti à Goma, Bukavu et Kigali. Ce séisme est le plus fort observé dans ce bassin depuis 1900. Le 03 Février 2008, un autre séisme important (Mw 6,0) s’est produit à 20 km au nord de la ville de Bukavu. Lors de ce séisme 9 personnes ont perdu la vie, 400 personnes ont été grièvement blessées et 1 500 maisons se sont effondrées. Récemment, deux séismes (Mw 5,8 et 5,7) ont frappé la région de Katana-Kalehe, le 7 août 2015, causant 3 morts, une soixantaine de blessés et quelques destructions. Enfin un couple de séismes (Mw 4,5 et 4,8) a effrayé la population de Bukavu, le 24 septembre dernier — 2015, ndlr –, causant 2 morts malgré leur magnitude modérée », lit-on dans l’étude intitulée “Analyse sismotectonique de quelques failles potentiellement actives de la partie occidentale du rift du Kivu en République démocratique du Congo (RDC)’’, publiée par trois chercheurs en 2017.
De 2016 à jusqu’à hier, la région a enregistré, à plusieurs reprises, des tremblements de terre. Il n’y a donc pratiquement pas d’année sans que la terre n’y tremble. Et les dégâts sont souvent énormes, tant au point de vue humain qu’au plan matériel. Le bilan provisoire du séisme d’hier fait pour l’instant état uniquement de dégâts matériels.