En Ituri, la réserve à Okapis est menacée par l’exploitation minière, malgré une mission officielle de vérification des frontières visant à prévenir l’exploitation illégale.
En Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC), la réserve de faune à Okapis (RFO) fait face à une menace grandissante due à l’exploitation minière. Le gouvernement provincial a récemment initié une mission de vérification des limites de la réserve. Officiellement, cette mission vise à clarifier les frontières de la réserve pour éviter les exploitations illégales. Toutefois, selon un groupe de lanceurs d’alerte, cette initiative cacherait un objectif plus sombre : légaliser l’exploitation minière au sein de cette aire protégée.
Des intérêts cachés derrière la mission
La mission de vérification, lancée le 23 juillet, est perçue par certains comme une tentative déguisée de légaliser l’exploitation minière dans la réserve. En effet, cette mission intervient deux mois après que l’administration de la RFO ait refusé une demande d’exploitation minière dans le village de Bapela, situé au cœur de la réserve. Les lanceurs d’alerte accusent les autorités provinciales de vouloir contourner les lois de protection pour permettre l’exploitation minière illégale.
La richesse écologique de la réserve
Créée en 1991, la réserve de faune à Okapis s’étend sur près de 14 000 kilomètres carrés et abrite une faune exceptionnelle. Selon l’Unesco, qui a inscrit la réserve sur la liste des patrimoines mondiaux, la RFO héberge non seulement l’okapi, une espèce endémique et menacée, mais aussi 376 espèces d’oiseaux rares, des chimpanzés, et de nombreux autres animaux protégés. Actuellement, on estime que seulement 30 000 okapis vivent à l’état sauvage, dont 5000 dans la réserve de l’Ituri.
Exploitation minière et déforestation
L’exploitation illégale de l’or, notamment par la société chinoise Kimia Mining, met en péril l’intégrité de la réserve. Cette exploitation provoque une déforestation massive, détruit l’habitat naturel des espèces protégées et pollue les cours d’eau avec du mercure et d’autres substances toxiques. La situation est aggravée par la présence de milices et de militaires impliqués dans le trafic d’or, liant ainsi l’exploitation minière illégale à la violence persistante dans l’est du pays.
Un appel à l’action
La RDC possède l’une des biodiversités les plus riches au monde et a donc une responsabilité particulière dans la conservation de ses forêts, essentielles à la lutte contre la crise climatique. L’exploitation minière dans la réserve de faune à Okapis viole les lois environnementales et le code minier du pays, ainsi que l’article 53 de la Constitution, qui donne à toute personne le droit et le devoir de protéger l’environnement.
Les organisations de conservation et les communautés locales appellent le président Félix Tshisekedi et le gouvernement congolais à prendre des mesures concrètes pour stopper l’exploitation minière illégale et protéger la réserve de faune à Okapis. Il est crucial de renforcer l’application des lois environnementales pour préserver cet écosystème unique pour les générations futures.