En l’espace de deux jours, les éléments de la Police nationale congolaise (PNC), ont réprimé deux manifestations pacifiques contre la persistance des violences dans l’Est du pays. Celle organisée par les femmes de Beni a été réprimée, ce vendredi 23 avril, celle de l’opposition, ce samedi 24 avril, à Kinshasa, a subi aussi le même sort.
Recours aux gaz lacrymogènes, à la brutalité… Ce week-end, les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) ont fait usage de la force face aux manifestations pacifiques contre la persistance des violences en Ituri et à Beni, dans l’Est du pays. Ce vendredi 23 avril, la marche pacifique organisée par les femmes, dans la ville de Beni, a été dispersée à coups de gaz lacrymogène. « Par centaines, des femmes de Beni sont descendues dans la rue pour exiger le départ de la MONUSCO et l’installation de Félix Tshisekedi dans cette région. Malheureusement, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et des tirs de sommations pour les disperser », a confié, à AFRIK.COM, un membre du mouvement citoyen lutte pour le changement (LUCHA).
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L’opposition se heurte à un mur
Ce samedi à Kinshasa, la marche de l’opposition a rencontré un mur formé par les éléments de la police sur la route de Tshangu, dans l’Est de la capitale congolaise. Conduite par l’opposant Martin Fayulu, cette manifestation a été dispersée par la police. Dans un communiqué, dont copie nous est parvenue, le présidium de la coalition de l’opposition « Lamuka » a condamné cette répression.
« Comment peut-on comprendre, en effet, que des Congolais sont massacrés dans la partie Est de notre pays, que d’autres Congolais se lèvent pour dénoncer ces massacres, mais que vous puissiez encore trouver d’autres Congolais qui refusent toute manifestation de solidarité et répriment violemment les manifestants ? Il n’y a pas meilleure preuve de complicité et de non-assistance à un peuple », peut-on lire dans ce document signé par le tandem Martin Fayulu – Adolphe Muzito. Entretemps dans la soirée, le parti politique de Martin Fayulu a dénoncé les actes de vandalisme dont son siège a fait l’objet.
La police a saccagé nos locaux et volé du matériel informatique. #RDC pic.twitter.com/1RrnBFg8wS
— ECiDé RDC (@ECiDeRDC) April 24, 2021
Une répression systématique
Face à cette l’intensification des répressions contre les manifestations pacifiques, l’organisation des droits de l’Homme Amnesty International note que « pendant que les auteurs des violations flagrantes de droits humains, en RDC, durant la période précédant les élections de 2018, sont toujours en liberté, le gouvernement congolais fait recours à la répression systématique et la brutalité pour empêcher les manifestations pacifique des opposants ».
En 2019, le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, avait, dans un entretien avec France 24 et RFI, rassuré en ces termes : « il n’y aura pas de répression. Les forces de sécurité sont formées pour maintenir la paix ». Près de deux après cette déclaration, la répression des manifestations, pourtant pacifiques, s’intensifie dans ce pays d’Afrique Centrale.