La poignée de mains entre Joseph Kabila et Moïse Katumbi dérange dans le camp du Président Félix Tshisekedi. C’est ce qui ressort clairement de la sortie médiatique de Peter Kazadi, un des barons de l’UDPS, ce lundi.
On savait que l’acte posé, dimanche, par Moïse Katumbi et Joseph Kabila n’allait pas laisser le camp présidentiel impassible en RDC. Moins de 24 heures après la fameuse poignée entre les deux anciens frères ennemis à la cathédrale Saints Pierre et Paul de Lubumbashi, les réactions n’ont pas tardé à se faire voir dans les rangs de l’Union sacrée du Président Félix Tshisekedi. Ce lundi 23 mai, Peter Kazadi, un des caciques du parti présidentiel, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), s’en est vertement pris à l’ancien gouverneur du Katanga.
« Katumbi détruit ce que nous sommes en train de construire », a-t-il lancé, avant d’inviter le président du parti Ensemble pour la République à quitter l’Union sacrée de la nation. « Quand ses proches critiquent l’action du gouvernement, qu’ils prennent leur responsabilité de quitter la coalition. Ne pas le faire, c’est de la lâcheté. On se sépare des gens qui ne s’inscrivent pas dans la logique de construire le pays. Le salut du peuple reste la loi suprême. Je ne le considère pas comme un allié, mais plutôt comme un adversaire politique », a-t-il ajouté.
On savait depuis plusieurs mois que le courant ne passait plus vraiment entre Moïse Katumbi et ses alliés de l’Union sacrée de la nation. La première pomme de discorde, c’est la loi sur la «congolité» proposée par le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, Noël Tshiani, et portée au Parlement par le député Nsingi Pululu, ancien du FCC devenu un membre de l’Union sacrée. Cette loi stipule que seuls les Congolais de père et de mère peuvent briguer la magistrature suprême, occuper des postes stratégiques comme ceux de Premier ministre, président de la chambre basse du Parlement ou du Sénat, etc.
Dans le camp de Moïse Katumbi, on n’a pas hésité à dénoncer cette proposition de loi qu’on estime être dirigée contre le Président d’Ensemble pour la République. Le deuxième point de friction concerne l’entérinement par Félix Tshisekedi du choix de Denis Kadima à la tête à la tête de la CENI, en dépit de toutes les tentatives de Moïse Katumbi pour l’en dissuader. Avec le geste du dimanche et les réactions qu’il suscite dans le camp présidentiel, les jours de l’ex-gouverneur du Katanga sont peut-être comptés au sein de l’Union sacrée de la nation.