RDC : la province orientale minée par le viol


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Selon un rapport de l’ONU, près de 3304 cas de victimes de violences sexuelles ont été répertoriés dans la province orientale de la République démocratique du Congo (RDC). La plupart des viols sont collectifs.

Les violences sexuelles constituent un fléau dans la province orientale, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le rapport accablant du Fonds des Nations-Unies pour la population (FUNAP) le démontre. Près de 3304 cas ont été répertoriés selon l’agence onusienne. Le district de l’Ituri, en conflit depuis dix ans, est particulièrement touché. Les cas de viols collectifs sont les plus fréquents.

Grâce aux campagnes de sensibilisation sur le viol qui demeure toujours tabou en République démocratique du Congo, les femmes qui constituent 90% des victimes osent désormais de plus en plus dénoncer leurs bourreaux et recourir à la justice. Les victimes de viols, qui ont entre 12 et 17 ans, sont particulièrement jeunes.

Les hommes abusés

Pis, la majorité des femmes qui ont subi des violences sexuelles doivent bénéficier de soins médicaux. Les cas de grossesse ne sont pas rares. Sans compter celles qui contractent le virus du sida. Ces viols selon le rapport sont perpétrés en grande partie par les groupes armés mais aussi par la police nationale et l’armée congolaise.

Des violences sexuelles sont également perpétrées contre les hommes. Ces derniers seraient au nombre de 3% à en avoir été victimes. Mais le viol des hommes est encore plus tabou que celui des femmes. Il est extrêmement rare que des hommes osent délier leur langue à ce propos. Ce qui suppose que le nombre de victimes serait plus élevé.

Viols massifs

Les viols massifs dans l’est de la RDC se poursuivent, a dénoncé mi-mars le célèbre docteur Denis Mukwege, qui vient en aide aux femmes violées. Pour le gynécologue obstétricien, l’année 2013 a mal commencé avec la persistance de l’insécurité dans la région. « Il y a juste quatre jours, on m’a appelé pour soigner, examiner une petite fille de six ans qui avait été violée ». « Quand vous écoutez le langage, pour exprimer ce qui s’est passé, d’une petite fille de six ans… Comme adulte, tout ce que ça crée en vous… Vous vous révoltez ! Vous dites : ce n’est pas possible ! », fustige le médecin congolais qui s’est exprimé à l’occasion d’une conférence au centre culturel belge Wallonie-Bruxelles à Kinshasa contre la poursuite massive des viols dans l’est de la RDC.

Pour le gynécologue, « ces viols méthodiques, systématiques et massifs ont le même impact que les guerres classiques, détruisant le tissu social et économique du pays ». Il estime que la seule solution est que les victimes de ces violences soient prises en charge et que la communauté internationale se mobilise pour mettre un terme à ce fléau qui cause d’énormes souffrances aux femmes depuis plusieurs années. Selon lui, « le redéploiement des groupes armés se fait sur le corps des femmes dans l’est de la RDC ».

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