RDC : la police arrête une soixante d’élèves en sit-in à la mairie de Beni


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Sit-in des élèves en RDC
Sit-in des élèves en RDC

Des élèves en sit-in à la mairie de Beni, dans l’Est de la RDC, ont été dispersés par la police, ce jeudi. Une soixante parmi eux ont été emmenés par les forces de l’ordre.

Environ 69 élèves ont été arrêtés à la mairie de Beni, dans l’Est de la RDC, dans l’après-midi de ce jeudi 29 avril 2021, par la police qui a d’abord tenté de les disperser en faisant usage de bombes lacrymogènes, ont rapporté des médias locaux. Venus de Oicha – chef-lieu du territoire de Beni – , ces élèves s’étaient joints à leurs camarades qui, depuis environ une semaine, ont assiégé la cour de la mairie de Beni où ils passent la nuit, à la belle étoile, dans leur uniforme blanc-bleu. Ils manifestent pour exiger la présence physique du Président Félix Tshisekedi à Beni pour un retour de la paix, dans cette région du pays, en proie à des massacres de populations civiles par des groupes armés depuis des années. Les apprenants sont passés à la vitesse supérieure dans leur mobilisation après l’expiration de l’ultimatum de 72 heures qu’ils ont donné, le 19 avril dernier, au Président Félix Tshisekedi pour se rendre à Beni. Ils ont boycotté à l’occasion de ce sit-in la reprise des classes prévue pour le 26 avril.

Pour Me Elie Vahumawa, un défenseur des droits humains, cette interpellation de jeunes enfants est inacceptable. « Je suis au tribunal. Nous voyons des enfants emmenés dans des jeeps de la police. Des mineurs, en uniforme, mis en prison. Je me suis posé une seule question en tant que défenseur judiciaire : est-ce normal que des enfants en uniforme soient mis en prison sans aucune raison, sans aucune pièce qui les accompagne ? Donc, je viens de vivre une violation flagrante des droits humains », s’est indigné l’homme de droit.

Dans cette même journée du jeudi, le Président congolais, en conférence de presse, aux côtés du président du Conseil européen, Charles Michel, a fait un clin d’œil aux jeunes manifestants : « Nous prenons un train de mesures. Je leur demande de ne pas s’exposer aux intempéries. Je leur promets que je serais bientôt avec eux. Ce que j’ai dit, je le ferais. Je prépare des solutions efficaces pour résoudre de manière définitive cette crise de l’Est ».

 

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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