Le président Kabila est arrivé jeudi à Matadi, capitale du Bas-Congo, après un mois de violente répression du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo, qui aurait fait entre 27 et une centaine de morts. Kinshasa veut poursuivre la « pacification » de la région.
Avec Panapress
La République démocratique du Congo est une et indivisible. Le message du président Joseph Kabila était clair, à son arrivée jeudi à Matadi, le chef lieu de la province du Bas-Congo, où le gouvernement congolais devait tenir ce vendredi son conseil des ministres. La région est troublée depuis près d’un mois par des violences impliquant le mouvement politico-religieux Bundi Dia Kongo (BDK) et les forces de l’ordre, qui les réprime violemment, selon les observateurs sur place.
Kinshasa reproche à BDK de se substituer à l’Etat, de se faire justice en se permettant d’arrêter, de juger, de condamner et voire même de torturer leurs victimes, de véhiculer un discours tribal et d’intolérance religieuse. Mais le chef du mouvement, Ne Muanda Nsemi, député élu à l’Assemblée nationale a rejeté ces accusations mercredi, lors de sa rencontre avec Vital Kamerhe, le président du Parlement. L’homme politique, qui déclare défendre les intérêts de la population de la province, estime que ses adeptes sont victimes d’une répression.
Depuis la fin février, les affrontements ont fait 27 morts dans la province, selon des sources officielles, mais plus d’une centaine selon des sources de l’ONU et de la société civile. Dans un communiqué rendu public mardi à Bruxelles, l’Union européenne vait prévenu que « le maintien de l’ordre doit se faire dans le respect des principes de l’Etat de droit, sans recours disproportionné à la force afin d’éviter une radicalisation de la situation ».
« Pacification »
L’opération de « pacification » se poursuit et mercredi dernier, les forces de l’ordre ont détruit des sanctuaires de la secte sur l’ensemble de la province du Bas-Congo. Les éléments de la Police d’intervention rapide (PIR) qui ont débuté cette opération par la ville de Matadi, il y a une semaine, ont continué leurs actions dans la cité côtière de Muanda, un des centres les plus actifs de BDK au Bas-Congo, de Khazi et dans d’autres localités situées le long de la Route nationale n°1 Boma-Muanda.
Aucun incident notable, ni perte en vies humaines n’est à signaler, indique Panapress, les adeptes de BDK ayant déserté les villages avant l’arrivée des policiers. Des échos en provenance des cités de Seke-Banza, Nsumbi, Lemba et de Lukula dans le district du Bas-Fleuve, signalent que cette opération de rétablissement de l’ordre et de restauration de l’autorité de l’Etat serait accueillie favorablement par la population locale.
Des affrontements avaient déjà eu lieu dans la province du Bac-Congo, en janvier et février 2007, après des soupçons de corruption lors de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs et pour empêcher une perquisition du domicile du leader du BDK.