Le renversement de François Bozizé n’a pas mis fin au conflit en Centrafrique. Le chaos règne toujours dans le pays, notamment à Bangui, la capitale, où les habitants sont exposés aux sévisses de l’ex-rébellion de la Séléka. Un contexte délétère qui persuade certains Centrafricains de se réfugier en République démocratique du Congo.
La République démocratique du Congo (RDC) est devenue la nouvelle terre d’asile pour les Centrafricains. Et pour cause, la situation dans le pays, désormais administré par l’ancien chef des rebelles de la Séléka Michel Djotodia, est délétère.
Le renversement de François Bozizé, le 24 mars dernier, n’a en effet pas mis fin au conflit en Centrafrique. La peur règne toujours, notamment à Bangui, la capitale, où les habitants sont exposés aux sévisses de l’ex-rébellion de la Séléka. Un contexte tendu qui pousse bon nombre de Centrafricains à se réfugier en RDC, le pays limitrophe.
« Située juste en face de Bangui, la petite ville congolaise de Zongo reçoit de plus en plus de personnes qui fuient la capitale centrafricaine. La traversée de quelques centaines de mètres s’avère parfois périlleuse. Une mère de famille est arrivée blessée par balles et a succombé à ses blessures après avoir été accueillie au camp de Worobe construit près de Zongo », rapporte RFI. Et de préciser : « Ce camp de toile récemment construit est encore assez mal équipé : il n’y a pas d’eau, pas d’électricité. Worobe a vu sa population augmenter de 8 000 personnes ces deux dernières semaines ».
L’Afrique centrale en renfort
La situation sécuritaire en Centrafrique est si déplorable que l’Afrique centrale a décidé d’agir. Lors du Sommet de N’Djamena, tenu en avril, les chefs d’Etat de la communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) ont ainsi plaidé pour l’envoi d’un effectif de 2 000 hommes qui renforcera la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) à la fin du mois de mai. Coût de l’opération : 47 milliards de francs CFA.
L’enjeu ? Sécuriser la Centrafrique qui est en proie à des exécutions sommaires perpétrées par les ex-rebelles du Séléka non contrôlés. Il ne se passe pas un seul jour sans que les combattants de l’ex-rébellion pillent, tuent ou braquent des personnes. Pas plus tard que le 23 avril, un conducteur de taxi-moto a été froidement abattu dans le 8e arrondissement de Bangui.
Le problème d’insécurité est, donc, la raison principale de la fuite des Centrafricains vers la République démocratique du Congo. Cependant, arrivés sur place dans le camp de Zongo, dans la province de l’Equateur, les réfugiés ne sont pas a fortiori protégés. Des menaces pèsent sur la sécurité de ces derniers. « Le camp se trouve au bord de l’Oubangui, la rivière qui marque la frontière. On craint toujours des intrusions, des expéditions punitives », souligne RFI.
C’est pour cette raison que le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) construit un autre camp dans la localité de Mole, située à 35 kilomètres de la capitale centrafricaine.
La seule solution pour dissuader les Centrafricains de fuir vers la RDC, est de rétablir l’ordre dans le pays. Les autorités centrafricaines en ont conscience, au premier rang desquelles le président de la transition Michel Djotodia qui a promis lors de son premier discours à la Nation de mettre tous les moyens pour enrayer ce fléau de la violence qui ronge la Centrafrique. Pour l’heure, l’insécurité continue de faire des ravages dans le pays.