La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) hausse le ton face à la recrudescence de l’insécurité à Beni, dans la province du Nord-Kivu, où des organisations de défense des droits de l’Homme ont documenté la tuerie de cinquante-neuf civils par les rebelles des ADF, en l’espace de deux semaines.
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) appelle le gouvernement congolais à garantir la sécurité de sa population, face à l’activisme des groupes armés dans plusieurs coins du pays, entre autres dans la partie Est, où on documente la tuerie de cinquante-neuf civils par les rebelles ougandais de l’ADF, en l’espace de deux semaines. Cet appel est de Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en République Démocratique du Congo, lors d’un point de presse, ce 2 septembre à Kinshasa.
Dans sa communication, la cheffe de la mission onusienne a condamné la tuerie des élèves dans le territoire de Beni, ainsi que l’agression sexuelle d’une élève finaliste du secondaire, dans le territoire de Rungu, dans la province du Haut-Uélé, toujours à l’Est du pays. « C’est inacceptable. Ceux qui ont fait ça sont des criminels sans légitimité. Ils doivent être identifiés et traduits devant la justice pour répondre de leurs actes. La responsabilité première de la protection des civils revient au pays. Une mission de maintien de la paix n’est pas là pour faire la guerre mais pour aider le gouvernement, les autorités sécuritaires à assurer la protection de leur territoire et de leurs frontières », a-t-elle déclaré.
Selon elle, le gouvernement congolais doit s’inscrire dans la démarche de la pacification du territoire national, et non dans toute démarche visant à amnistier ces fauteurs des troubles, qui violent les droits de l’Homme depuis des décennies. « Même quand ils déposent les armes, il ne faut pas accepter l’amnistie. Il faut se battre pour que ces gens demandent pardon et rendent compte. Ça fait 20 ans que ces gens survivent parce qu’ils sont récompensés. Il faut arrêter, l’Etat doit dire « vous avez pris les armes contre la République, vous n’avez rien à demander, vous demandez juste des excuses ». On a été très claire, que si le processus mène à l’intégration dans l’armée ou à discuter des grades, la MONUSCO n’est pas concernée par ça », a-t-elle ajouté.
Signalons que face à l’incapacité des forces armées congolaises de neutraliser les rebelles ougandais des ADF, des voix se lèvent, appelant le régime en place au dialogue avec ces rebelles, en vue de restaurer la paix dans cette partie du pays.