RDC : la mise en liberté provisoire de Vital Kamerhe cache-t-elle un mobile politique ?


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Vital Kamerhe
Vital Kamerhe

Vital Kamerhe mis en liberté provisoire, après plusieurs demandes systématiquement rejetées. Qu’est-ce qui a bien pu évoluer dans le dossier pour qu’on assiste à cette volte-face de la justice congolaise ? La question mérite d’être examinée de près.

« Celui qui trouve sans chercher est celui qui a longtemps cherché sans trouver », a déclaré Gaston Bachelard. Cette assertion semble convenir à merveille à la situation de l’ancien directeur de Cabinet du Président Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, incarcéré depuis avril 2020. En effet, ce lundi 6 décembre, la Cour de cassation a accordé la mise en liberté provisoire au président de l’Union pour la nation congolaise (UNC). Une requête maintes fois introduite par le passé par les avocats de l’ancien directeur de Cabinet du Président Tshisekedi, mais chaque fois rejetée par les juges en charge de son dossier.


Condamné, le 20 juin 2020, en première instance à 20 ans de prison ferme dans l’affaire des travaux des 100 jours où il est accusé d’avoir détourné environ 50 millions de dollars, Vital Kamerhe a vu sa peine réduite à 13 ans de privation de liberté, un an plus tard, au terme du procès en appel, en juin 2021. Les partisans de Vital Kamerhe n’ont jamais cru à la culpabilité de leur leader qui, pour eux, n’a été qu’une victime de machinations politiques. La question qui pourrait se poser est de savoir pourquoi cette mise en liberté maintenant ? Il est vrai que depuis plusieurs mois, le président de l’UNC ne séjournait plus dans sa cellule de la prison centrale de Makala, en raison de son état de santé qui s’était considérablement dégradé.

Mais faut-il voir des raisons politiques derrière cette mise en liberté provisoire ? En juillet dernier, le Président Félix Tshisekedi s’exprimait en ces termes, concernant celui qui demeure son principal allié : « Ce qui est arrivé, nous le déplorons tous, mais je continue à croire que Vital Kamerhe est non seulement quelqu’un de sérieux, de correct, mais en plus quelqu’un dont la République a besoin grâce à son intelligence, grâce à son expérience et je suis convaincu qu’il jouera à nouveau un rôle dans ce pays ».

Il n’est pas superflu de rappeler qu’actuellement, la nouvelle majorité que s’est constituée Félix Tshisekedi, il y a presque un an, bat de l’aile. Le chef de l’État congolais cherche-t-il à réchauffer certaines vieilles relations en vue de l’échéance majeure de 2023 ? Attendons de voir ?

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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