![Sinistrés de Goma Sinistrés de Goma](https://www.afrik.com/wp-content/uploads/2021/05/rdc-goma-1-696x392.jpg)
Face aux violences persistantes dans l’est de la RDC, la Cour pénale internationale (CPI) lance un appel à témoins pour recueillir des preuves sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Une initiative clé pour identifier les responsables et renforcer la lutte contre l’impunité.
La Cour pénale internationale (CPI) intensifie son enquête sur les crimes commis dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le bureau du procureur a lancé un appel à témoins et aux personnes détenant des preuves sur les violences, en particulier à Goma et dans le Nord-Kivu. Avec près de 3 000 victimes recensées, cette initiative vise à mettre en lumière les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
Une enquête sur des crimes systématiques
Depuis janvier 2022, l’est de la RDC est ravagé par un conflit opposant les Forces armées congolaises au groupe armé M23. En octobre 2024, la CPI a relancé ses investigations, se concentrant sur des exactions relevant du Statut de Rome. L’ampleur des crimes est alarmante : exécutions sommaires, viols, esclavage sexuel, tortures et déplacements forcés. Selon l’ONU, au moins 2 000 corps ont été enterrés et 900 autres sont toujours conservés dans les morgues et hôpitaux de Goma.
Sans citer de noms, la CPI affirme que son enquête couvre toutes les parties impliquées, quelle que soit leur affiliation ou nationalité. Cette approche pourrait conduire à des investigations sur les soutiens extérieurs du M23, notamment le Rwanda, qui n’a pas ratifié le traité de la CPI. Pendant ce temps, Kinshasa accentue la pression sur la scène internationale en préparant une motion au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour dénoncer les violations massives à Goma.
Lutte contre l’impunité : un enjeu majeur
Pour de nombreux défenseurs des droits humains, l’absence de justice pour les crimes passés aggrave la crise actuelle. Stewart Muhindo, militant de la LUCHA, insiste sur l’importance de documenter rigoureusement les exactions afin d’identifier et poursuivre les responsables. Georges Kapiamba, juriste et défenseur des droits de l’Homme, rappelle que la CPI a pour mission de juger les plus hauts responsables des crimes internationaux, y compris ceux qui tirent profit du conflit, comme certaines multinationales exploitant illégalement les ressources congolaises.