Après avoir mis de moyens colossaux pour la réussite du processus de transition, avec la tenue en 2006 des premières élections démocratiques depuis plus de 40 ans, l’Union Européenne, les institutions de Brettons Wood, la Belgique et d’autres pays encore, mettent la main à la poche pour aider la RDC à « se relever ».
Par notre correspondant à Kinshasa
C’est d’abord la Belgique qui a donné le ton. A l’issue d’une semaine de travaux de la commission mixte RDC-BELGIQUE, l’ancienne puissance colonisatrice a décidé, le 9 mars dernier, de reprendre la coopération structurelle avec la RD Congo. Bruxelles va consacrer 195 millions d’euros en trois ans à son ancienne colonie. Selon Armand De Decker, le ministre belge de la Coopération au développement « Cette aide, destinée aux secteurs de l’éducation, de la santé, des infrastructures de base, de l’agriculture et de la bonne gouvernance, a pour objectif l’amélioration durable des conditions de vie des populations congolaises. Il s’agit, pour Armand De Decker, de « relancer la coopération structurelle entre les deux Etats», interrompue en en juillet 1990 par l’ancien dictateur Mobutu Sese Seko dans la foulée des critiques belges formulées après des incidents survenus sur le campus de l’Université de Lubumbashi (sud-est).
Les responsables de l’UE et de la Banque mondiale s’engagent
Ensuite, il y a la Banque Mondiale « qui va décaisser 1,4 milliard USD à partir de 2008 ». L’annonce a été faite le week-end dernier par le président de la Banque mondiale(BM), lui-même, Paul Wolfowitz, à l’issue d’une visite de 48 heures en RDC.
« La Banque mondiale mettra à la disposition de la RDC un milliard quatre cents millions de dollars pour une période de trois ans en vue d’accélérer le processus de développement de ce pays et d’améliorer les conditions de vie de la population congolaise », a déclaré M. Wolfowitz au cours d’un point de presse.
Il a également annoncé un déboursement, cette année, d’un montant de 387 millions de dollars destinés notamment à la réhabilitation des infrastructures de base et à la construction de routes, « source de création d’emplois pour les jeunes qui n’attendent que cela », a-t-il précisé. Le numéro un de la Banque Mondiale a, par la même occasion, invité la communauté internationale à « agir rapidement et se départir de ses habitudes qui visent des programmes à long terme. (…) surtout parce que le peuple congolais a beaucoup souffert. Nous ne pouvons pas attendre six ans pour qu’il bénéficie du fruit de notre travail », a-t-il indiqué.
M. Wolfowitz a été rejoint dans la capitale congolaise par le commissaire au Développement et à l’Aide humanitaire de l’Union européenne (UE), Louis Michel. L’UE, comme on le sait, est un des principaux partenaires de la RDC, surtout en ce qui concerne l’organisation des élections de l’année dernière. L’UE va elle aussi mettre le paquet, « 161 millions d’euros pour financer une série de projets retenus dans plusieurs secteurs dont l’assainissement de la ville de Kinshasa, la réhabilitation des routes, l’appui à la bonne gouvernance dans les domaines de la justice, de la police et des finances publiques », a déclaré à la presse Louis Michel, le Commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire, à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre Antoine Gizenga.
D’autres projets des 27 concernent la sécurité aérienne, la sécurité alimentaire ainsi que le secteur de l’environnement. « Ce programme démarre déjà en 2007 pour démontrer à la population qu’il y a des dividendes au choix démocratique qu’elle a fait », a affirmé M. Michel.