RDC: l’Union européenne plaide pour qu’une place soit faite à l’opposition


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L’ambassadeur de l’Union européenne en République Démocratique du Congo (RDC) a plaidé pour que l’opposition ait une place dans la vie démocratique. M. Carlo de Filippi, qui s’exprimait, mercredi 9 mai 2007, à l’occasion de la célébration de la journée de l’Europe, a invité les autorités congolaises à « garantir un espace à l’opposition dans un pays sortant de la guerre et en cours de reconstruction ».

Par notre correspondant à Kinshasa

Selon M. Carlo de Filippi, « l’opposition doit trouver sa juste place dans cette démocratie naissante qui ne le serait que de nom sans sa participation active ». Le représentant de la Commission européenne en RDC a également plaidé pour « un judicieux dosage de compromis et d’exigence » qui doit se retrouver « dans la loi sur le statut de l’opposition que le Parlement devrait, entre autres, examiner en priorité ». M. di Filippi a ajouté qu’ « il revient aux autorités congolaises de garantir cet espace à l’opposition », tout en saluant « le démarrage satisfaisant de l’Assemblée nationale », où l’opposition a obtenu par consensus deux de sept commissions permanentes. « Les élections, que nous avons largement soutenues et qui ont constitué un succès, n’ont pas tout résolu, loin s’en faut », a-t-il insisté, rappelant que les autorités congolaises étaient désormais « seules responsables devant la population qui les a élues ».

Nécessité de la réforme de l’armée

Au sujet des chantiers du « contrat de gouvernance » présenté par le chef du gouvernement, le diplomate européen a souligné que la réforme du secteur de sécurité restait « un objectif prioritaire pour l’Union européenne ».
« Cette réforme des secteurs clés constitués par l’armée, la police et la Justice devra non seulement consolider la stabilité du pays et la paix mais aussi contribuer puissamment à en faire un Etat de droit », a affirmé M. de Filippi.

Ne pas rééditer les événements malheureux

L’Union européenne ne voudrait plus que la RDC connaisse des incidents du début cette année, notamment au Bas-Congo (ouest) où la répression de manifestations parfois violentes a fait plus d’une centaine de morts, dans l’est du pays où milices et militaires congolais sont accusés de crimes contre les civils, et à Kinshasa, secouée en mars par des affrontements sanglants.
Pour rappel, ces combats entre l’armée régulière du président Joseph Kabila et la garde rapprochée de Jean-Pierre Bemba, adversaire malheureux du chef de l’Etat à la présidentielle de 2006, ont fait, selon l’Union européenne, entre 200 et 500 morts et suscité l’indignation des ambassadeurs européens à Kinshasa.

Maintenir la présence de la communauté internationale

L’Ambassadeur di Filippi a estimé que les Nations unies, dont la Mission en RDC (Monuc) voit son mandat actuel arriver à échéance le 15 mai, avaient « encore un rôle à jouer » en RDC.
Il a, par ailleurs a affirmé que l’UE resterait aux côtés de la RDC pour lancer les grands chantiers de la reconstruction, rappelant «l’augmentation très substantielle de son aide au développement entre 2008 et 2013″, qui passe à 411 millions d’euros alors que l’enveloppe initiale était de 220 millions.

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