RDC : L’UDPS ouvre le débat sur la révision constitutionnelle


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Félix Tshisekedi, Président de la RDC
Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi

En République Démocratique du Congo (RDC), l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti au pouvoir, a lancé une vaste campagne en faveur de la révision de la Constitution. Le secrétaire général du parti, Augustin Kabuya, a fait appel à une mobilisation massive de la base militante pour soutenir cette initiative.

Si l’UDPS défend cette réforme comme une nécessité, l’opposition y voit une manœuvre politique aux enjeux plus vastes.

Une mobilisation nationale pour un changement constitutionnel

Le 11 octobre 2024, Augustin Kabuya a communiqué une circulaire aux instances du parti, les appelants à se préparer à une mission capitale : sensibiliser les militants à l’importance de réviser la Constitution de 2006. Celle-ci , adopté à une époque où l’UDPS boycottait le référendum, est jugée obsolète par le parti présidentiel. Kabuya souligne que la réforme est non seulement une promesse électorale, mais aussi un testament politique laissé par l’emblématique Étienne Tshisekedi, fondateur de l’UDPS.

Selon Kabuya, cette réforme constitutionnelle est « capitale à plusieurs égards », car elle pourra répondre aux aspirations actuelles du peuple congolais et de renforcer la souveraineté nationale face aux défis contemporains. Ainsi, l’UDPS se lance dans une campagne intensive pour convaincre les Congolais du bien-fondé de cette révision.

Une opposition farouche face à un projet controversé

Si l’UDPS dépeint cette réforme comme un passage obligé pour moderniser la Constitution, l’opposition, elle, voit d’un mauvais œil cette démarche, surtout à la fin du mandat présidentiel. Oliver Kamitatu, conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi, dénonce une tentative de détourner l’attention des véritables priorités. « Ce n’est pas le moment de changer la constitution mais de produire des résultats concrets en faveur de la population », a t-il réagi, pour rappeler les nombreux défis sociaux et économiques auxquels fait face la RDC.

Pour l’opposition, la révision constitutionnelle serait une stratégie visant à pérenniser le pouvoir en place. Elle met en avant l’article 220 de la Constitution, qui interdit toute modification du nombre et de la durée des mandats présidentiels, ainsi que d’autres principes fondamentaux comme l’indépendance de la justice et le pluralisme politique.

Une promesse historique ou un calcul politique ?

L’UDPS insiste sur le fait que cette réforme n’est en aucun cas une tentative de prolonger le pouvoir de Félix Tshisekedi, mais une volonté de tenir une promesse faite par son père, Étienne Tshisekedi. « Si le peuple nous fait confiance, nous reviendrons sur cette Constitution en l’adaptant aux réalités congolaises », avait déclaré ce dernier. Augustin Kabuya exhorte donc les militants à voir dans ce processus une continuité de l’héritage politique de leur leader historique.

Cependant, la campagne arrive à un moment critique pour la RDC, et la question de la révision constitutionnelle pourrait cristalliser les tensions politiques à l’approche des prochaines élections.

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