RDC : l’ouverture du corridor de Lobito a été saluée par Tshisekedi


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Felix Tchisékédi et Joe Biden
Felix Tchisékédi et Joe Biden

Le sommet de Luanda a réuni plusieurs chefs d’État africains et le président américain Joe Biden autour d’un projet d’envergure : le corridor ferroviaire de Lobito. Ce projet vise à relier la Zambie à l’Atlantique via la RDC et l’Angola, avec pour objectif principal de faciliter l’exportation des ressources minières essentielles à la transition énergétique mondiale.

Derrière cet engagement économique et diplomatique, cependant, la République démocratique du Congo (RDC) alerte sur un prérequis majeur : la stabilité dans l’est du pays.

Un projet aux ambitions économiques colossales

Le corridor de Lobito, long de près de 2 000 kilomètres, représente un investissement de 600 millions de dollars de la part des États-Unis. Il vise à moderniser les infrastructures ferroviaires et à réduire drastiquement les délais d’exportation des minéraux critiques comme le cobalt et le cuivre. Selon les estimations, ce projet pourrait créer jusqu’à 30 000 emplois directs et indirects dans les pays concernés, tout en particulier les coûts logistiques pour les exportateurs.

Pour la RDC, ce couloir offre une opportunité sans précédent d’exploiter son immense potentiel minier et de s’intégrer davantage aux chaînes d’approvisionnement mondiales.

Un enjeu géopolitique majeur entre Washington et Pékin

Le corridor de Lobito ne se limite pas à une simple ambition économique. Il s’inscrit dans une rivalité géopolitique croissante entre les États-Unis et la Chine en Afrique. Alors que Pékin investit massivement sur le continent depuis plusieurs décennies, Washington cherche à offrir une alternative « transparente et durable », selon les propositions de Joe Biden.

Le président américain a mis en avant l’importance d’éviter des « dettes écrasantes » pour les pays africains, une critique indirecte aux pratiques de prêt de la Chine. Cependant, cette posture soulève des questions sur les véritables motivations américaines et les retombées concrètes pour les populations locales.

La RDC appelle à la stabilité dans l’est du pays

Lors du sommet, le président congolais Félix Tshisekedi a salué les opportunités offertes par le couloir de Lobito. Toutefois, il a fermement souligné que le succès de ce projet dépendra de la stabilisation de l’est de la RDC, une région en proie à des conflits armés persistants.

Tshisekedi a rappelé que l’instabilité dans cette zone entrave le développement économique et compromet la sécurisation des infrastructures clés, comme le corridor ferroviaire. La question a d’ailleurs été au centre des discussions bilatérales entre le président congolais et Joe Biden, ce dernier réaffirmant son soutien aux efforts de paix régionaux sous médiation angolaise.

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