La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a lancé, mardi, un ultimatum de 48 heures à toutes les milices à Goma, dans l’est du pays, pour déposer les armes, menaçant d’utiliser la force.
La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) hausse le ton contre les rebelles qui sévissent dans l’est du pays. Dans un communiqué, elle a lancé un ultimatum de 48 heures à toutes les milices qui se trouvent dans la localité de Goma et celles situées dans le nord de la ville, pour qu’elles déposent leurs armes dans une de ses bases et rejoindre le processus de désarmement et de démobilisation, selon Radio Okapi. « Dépassé le jeudi 1er août à 16 heures, les dites personnes seront considérées comme une menace imminente de violence physique à la population civile, et la Monusco prendra toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force, pour les désarmer conformément au mandat et aux règles d’engagement de la Mission », a indiqué la force onusienne dans un communiqué.
Sécuriser Goma
Cette mesure qui vise à protéger la ville stratégique de Goma est avant tout destinée aux rebelles du M23 qui ont repris les combats avec l’armée congolaise le 14 juillet dernier. Des combats très meurtriers qui ont fait déjà des centaines de morts. La force onusienne qui craint une reprise de la ville de Goma par la rébellion souhaite mettre sur pied une zone de sécurité dans la région.
Selon elle, depuis la mi-mai, Goma et les localités situées au nord de la ville, ont connu des attaques répétées, menées par le M23 contre les positions des forces armées congolaises, dans le but de progresser vers Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Des « menaces indirectes seront repoussées hors du territoire de Goma par la zone de sécurité, qui pourra être élargie et reproduite ailleurs, le cas échéant», prévient la Monusco. D’après elle, lors de leur dernière attaque, le 14 juillet dernier, les combattants du M23, munis d’armes lourdes, ont également tué plusieurs civils.
Les civils payent un lourd tribut
La Monusco rappelle également que plus d’un million de civils vivent dans la région de Goma et Sake, « ainsi que le long de la route qui relie ces deux localités où sont installés, entre autres, les camps de Mugunga qui abritent provisoirement environ 70 000 personnes déplacées par le conflit ». Le Rwanda est accusé par les experts de l’Onu, ainsi que de nombreuses ONG comme Human Rights Watch, de soutenir le M23 en lui fournissant armes, munitions, nourritures et renseignements. Les autorités congolaises ont également accusé Kigali de leur prêter main forte. Mais Kigali a toujours rejeté ces allégations. Les Etats-Unis ont sommé la semaine dernière le Rwanda de mettre un terme à son soutien aux rebelles du M23. Cela faisait suite à un rapport de Human Rights Watch qui indiquait détenir de nouvelles preuves sur le soutien du Rwanda au M23, qui a commis par ailleurs de multiples exactions dans l’est du pays.