Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a accusé ce jeudi l’ONU d’avoir tué cinq civils dans une attaque héliportée menée lundi par des Casques bleus contre des rebelles.
L’ONU serait-elle impliquée dans la mort de cinq personnes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ? En tous cas Julien Paluku, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, a affirmé, ce jeudi, que cinq civils avaient été tués dans une attaque héliportée menée lundi par des Casques bleus contre des rebelles. « Je viens de recevoir une délégation qui s’est rendue dans la région de l’attaque et elle confirme que la Monusco Mission des Nations unies au Congo a pilonné un village composé essentiellement de civils, et que l’attaque a fait à la date d’aujourd’hui cinq civils tués », a précisé Julien Paluku.
L’est de la République démocratique du Congo, notamment le Nord-Kivu, est une région très instable, où plusieurs groupes armés sèment la terreur. Ces milices sont accusées de nombreuses exactions, dont des viols de masse à l’encontre des femmes, qui sont les personnes les plus vulnérables de ce conflit qui dure depuis une vingtaine d’année. Il n’est pas rare dans cette région que des enfants soient enrôlés pour être transformés en enfants soldats. Ces derniers deviennent ensuite de véritable tueurs et commettent même des viols, sous la contrainte de leur joailliers.
Jusqu’à présent, le gouvernement congolais n’a pas pu résoudre la situation dans l’est de la RDC. Une situation souvent dénoncée à l’international lors de grandes conférences mais aux retombées vaines. De nombreuses organisations et associations de la société civile du Kivu pointent du doigt le désintérêt de la communauté internationale face aux exactions qui se déroulent dans la région. Il faut aussi rappeler que de nombreuses multinationales occidentales œuvrent dans la région pour exploiter ses riches sous-sol en minerais. Pour la société civile, qui accuse la communauté internationale d’avoir les mains liées à ces multinationales, elle est aussi en partie responsable de la situation.
Sans compter que les pays voisins de la RDC, le Rwanda ou encore l’Ouganda, sont régulièrement aussi accusés de tirer les ficelles de ce conflit, empêchant un retour à la paix. Les experts de l’ONU qui ont travaillé sur la question ont accusé le Rwanda à travers de nombreux rapports d’armer et d’alimenter l’ex-Rébellion M23, responsables d’innombrables exactions dans le pays, officiellement dissoute après sa cinglante défaite face aux forces armées congolaises, appuyées par la Monusco. Mais là aussi, au sujet du M23, les observateurs et la société civile œuvrant dans l’est du pays assurent que l’ancienne rébellion est en réalité toujours présente dans la région, bien qu’elle demeure sous une autre forme. En attendant, les populations sont toujours les principales victimes du conflit.