
La ville de Goma, située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), subit une tragédie humaine d’une ampleur sans précédent.
Depuis fin janvier, les affrontements menés par la rebellion du Mouvement 23 (M23 ont tué plus de 8 500 personnes. Ce bilan alarmant souligne la violence persistante et l’instabilité qui rongent la région.
Une ville sous tension et en deuil
Le ministre congolais de la Santé, Roger Kamba, a annoncé que les autorités ont déjà inhumé plus de 8.500 corps, tandis qu’une trentaine reste encore dans les morgues de Goma. Cette ville, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, abrite près d’un million d’habitants et 700.000 déplacés ayant fui les combats. En plus des pertes humaines, les structures sanitaires locales, déjà exsangues, doivent prendre en charge 5.597 blessés.
Une crise humanitaire aggravée par l’insécurité
Face à cette situation dramatique, l’ONU alerte sur l’impact des violences sur les opérations humanitaires. La fermeture de l’aéroport international de Goma complique l’acheminement des aides essentielles. Toutefois, à la mi-février, les humanitaires ont ouvert un couloir pour envoyer des produits médicaux via le Kenya et le Rwanda, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
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L’escalade du conflit inquiète la communauté internationale
La rébellion du M23 ne se limite pas à Goma. Les combattants ont étendu leur influence à plusieurs localités stratégiques, notamment Bukavu, capitale du Sud-Kivu. La semaine dernière, des explosions ont endeuillé cette ville, tué au moins 11 personnes et blessé 65 autres. Ces attaques ont eu lieu après une réunion politique en soutien au M23 et intensifié les craintes d’un conflit régional.
Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, a exprimé ses inquiétudes face à une potentielle escalade du conflit, qui menace non seulement la RDC, mais aussi la stabilité des pays voisins.
Alors que les habitants de Goma subissent chaque jour les conséquences de cette guerre meurtrière, une intervention diplomatique et humanitaire devient plus urgente que jamais pour éviter une catastrophe encore plus grande.