L’ex-chef de milice congolais Germain Katanga a été déclaré coupable ce vendredi de complicité de meurtres et pillages par la Cour pénale internationale. Des exactions considérés comme des crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la juridiction internationale.
Germain Katanga n’a également pas échappé à la sentence. L’ancien chef de milice congolaise été déclaré ce vendredi coupable de complicité de meurtres et pillages par les juges de la Cour pénale internationale. Des exactions qui constituent des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, par la juridiction internationale, basée à la Haye, aux Pays-bas. Il est accusé d’avoir réduit à néant un village de l’Ituri, région de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « La chambre à la majorité déclare Germain Katanga coupable de complicité des crimes commis le 24 février 2003 », a déclaré le juge Bruno Cotte, soulignant que Germain Katanga avait été déclaré innocent d’avoir utilisé des enfants soldats ou d’avoir utilisé le viol comme une arme de guerre.
Germain Katanga était le commandant des Forces de résistances patriotiques en Ituri, une milice dont de nombreux membres, des ethnies Lendu et Ngiti, sont soupçonnés d’avoir participé à des massacres à caractère ethnique dirigés contre les Hema. Agé de 35 ans, l’ancien milicien avait plaidé non coupable durant son procès. Il est précisément poursuivi pour avoir participé selon la CPI « de manière indirecte aux crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis lors de l’attaque du village de Bogoro en Ituri, le 24 février 2003 ».
Des pillages et femmes violées
Le procès de Germain Katanga s’est tenu en concomitance avec celui de son ancien co-accusé, Mathieu Ngudjolo Chui, acquitté en décembre 2012, pour faute de preuves suffisantes. Selon l’accusation, les troupes de Germain Katanga et celles de Mathieu Ngudjolo Chui, auraient lancé l’attaque au petit matin. Elles auraient alors pillé, violé les femmes et tué 200 personnes environ. Certaines victimes ont été brûlées vives. Selon le bureau du procureur, l’attaque du 24 février 2003 ne visait pas seulement le camp militaire mais également la population civile du village. Le but était de prendre le contrôle de la route voisine « pour faciliter l’acheminement de marchandises ». Toutefois l’organisation de défense des droits de l’Homme HRW a regretté que l’enquête du procureur de la CPI ne vise pas des plus hauts responsables que Katanga, « ceux qui ont financé et donné les ordres pour que les crimes soient commis ».
Dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC) de nombreux groupes armés mènent régulièrement des exactions en toute impunité. Ils enrôlent des enfants et violent massivement les femmes. Ces dernières sont utilisées comme arme de guerre. De nombreuses organisations des droits de l’homme ont brisé le silence autour du viol des femmes de cette région riche en ressource naturelles, appelant la communauté internationale à agir pour y mettre un terme.