Vital Kamerhe est retourné en prison ce vendredi, à la suite du nouveau report de son procès. Son énième demande de mise en liberté provisoire a été rejetée par la Cour de cassation, deux jours plus tôt. L’avocat français qui devait se joindre au collège d’avocats congolais qui le défendait s’est vu refuser le visa d’entrée en RDC. Trop d’éléments qui montrent que la directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi est dans une impasse.
Vital Kamerhe peut-il espérer une issue plus favorable au terme de son procès en appel ? La question prend tout son sens lorsqu’on suit attentivement l’enchaînement des événements depuis le déclenchement de l’affaire. D’abord, la toute première convocation adressée à celui qui était alors le tout-puissant directeur de Cabinet du Président Tshisekedi par le procureur près le parquet général de Kinshasa/Matete était truffée d’erreurs. C’est à la deuxième convocation purgée des erreurs que Vital Kamerhe a répondu le 8 avril et a perdu ce même jour sa liberté.
Depuis lors, toutes les tentatives du principal allié de Félix Tshisekedi pour obtenir une liberté provisoire ont été vaines, jusqu’à la prononciation de la sentence du samedi 20 juin 2020. La peine requise par le ministère public a été prononcée sans faute, sans rien y retrancher : 20 ans de travaux forcés auxquels s’ajoutent 10 ans de privation des droits civiques. Les avocats de Kamerhe interjettent appel. Entre-temps, ils ont persisté dans la demande de mise en liberté provisoire de leur client. Chaque fois, le refus des autorités judiciaires est catégorique.
De sa cellule à la prison centrale de Makala, Vital Kamerhe se présente devant les juges, le 24 juillet 2020, date annoncée du début de son procès en appel. Quelques minutes à peine après l’ouverture du procès, l’audience a été reportée au 7 août au motif qu’il fallait régulariser la saisine. Les avocats de V K introduisent, pour la énième fois, une demande de mise en liberté. Nouveau refus de la Cour. Décidés à extirper leur client des liens de la détention, les avocats saisissent la Cour de cassation, et se retrouvent une nouvelle fois face à un mur, le 5 août dernier. Quelques jours plus tôt, l’ambassade de la RDC en France avait refusé d’accorder le visa à un avocat qui devait se joindre à l’équipe qui assurait la défense du directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi.
Même la demande d’organisation d’une marche à Kinshasa, ce vendredi 7 août 2020, introduite par l’UNC ,a obtenu un avis défavorable de la part du gouverneur de Kinshasa devenu soudainement très sensible aux mesures restrictives édictées par l’OMS pour réduire la propagation du Covid-19. Après des semaines de marches de protestation contre la nomination de Ronsard Malonda à la tête de la CENI. Dans la réalité, cette interdiction sera finalement violée par les militants et cadres de l’UNC qui sont descendus dans la rue à Kinshasa et dans d’autres localités du pays.
Face à cette chaîne d’événements, une seule question s’impose : Vital Kamerhe doit-il craindre le pire ? Les jours à venir nous en diront davantage.