La question de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu a été évoquée dès l’ouverture de la session parlementaire, ce mardi, en RDC. Une question orale avec débat a été adressée au ministre de la Défense par le député Jean-Baptiste Kasekwa.
Alors que la session parlementaire vient de s’ouvrir en RDC, comme on pouvait s’y attendre, la question de l’état de siège en vigueur, depuis le mois de mai, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, s’est très vite invitée dans les débats. L’initiative a été prise par le député Jean-Baptiste Kasekwa, un élu de l’ECiDé de Martin Fayulu. Le parlementaire a dressé un bilan précis, mais très peu reluisant de l’état de siège. Selon lui, il y a « 7 civils tués par jour depuis l’instauration de l’état de siège dans la province du Nord-Kivu ».
« 2 068 civils ont été sauvagement massacrés en 331 jours », poursuit Jean-Baptiste Kasekwa avant d’ajouter que « 79 civils ont été massacrés dans plusieurs localités de Beni et Irumu », en l’espace de trois jours, du 12 au 14 mars dernier. Mieux, le député démontre même l’inefficacité des opérations conjointes FARDC-UPDF lancées depuis fin novembre : « Depuis la mutualisation des forces FARDC-UPDF, soit en 104 jours, 383 civils tués, soit 4 civils tués par jour ». Sur ce dernier point, il rejoint entièrement le coordonnateur de l’ONG Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH), antenne de Mambasa qui dénonce une mauvaise planification de ces opérations menées conjointement par les armées congolaises et ougandaises.
« Les populations de l’Ouest de la RN4 sont victimes d’une mauvaise planification des opérations FARDC-UPDF. Ces opérations pourchassent les égorgeurs de l’Est vers l’Ouest sans un mécanisme de protection des civils dans des agglomérations situées à l’Ouest. Un couloir libre est ouvert aux égorgeurs dans la brousse de Samboko, jusqu’à 47, Ngubo, Mapimbi, Kandiasa, Makumo, Makuso vers Mangina, pour exposer aussi la RN 44 » , a tweeté Gilbert Kasereka Sivamwenda.
« Chères autorités militaires, même une personne qui n’a pas été à l’école militaire peut vous aider à planifier les opérations dans cette brousse de moins de 35 km de largeur entre la RN 44 et la limite entre les territoires de Beni et Mambasa », ajoute, outré, l’activiste des droits humains. Face à ce constat, le député Jean-Baptiste Kasekwa a adressé une question orale avec débat au ministre congolais de la Défense, Gilbert Kabanda, invité à s’expliquer devant l’Assemblée nationale.