La grande offensive de l’armée congolaise, épaulée par les Casques bleus de l’ONU, contre les rebelles du M23 semble avoir porté ses fruits. Ces derniers qui subissent défaite sur défaite depuis quatre jours sont en très en grande difficulté et auraient perdu de nombreuses positions.
La rébellion du M23 serait-elle à l’agonie ? En tous cas, elle est en très grande difficulté, confirme cette source locale, contactée par Afrik.com. Depuis près de quatre jours, l’armée congolaise, épaulée par les soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO), a infligé de lourdes défaites aux rebelles du M23, fragilisant le mouvement, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon l’armée congolaise, ces derniers ne contrôleraient plus qu’un territoire réduit aux confins du Rwanda et de l’Ouganda. « Presque toutes les positions du M23 ont été abandonnées hier », a déclaré lundi le chef de la (MONUSCO), Martin Kobler, par vidéo conférence au Conseil de sécurité de l’ONU, réuni en urgence à New York.
L’armée renforce son équipement
Comment expliquer cette nette avance de l’armée congolaise sur ses ennemies de longue date, elle qui est régulièrement pointée du doigt pour son inefficacité face aux rebelles du M23 ? Il faut dire qu’après les défaites qu’elle a subies en novembre 2012, provoquant la prise de Goma, elle a fait son « autocritique », selon des sources officielles. Selon ce proche du Président Kabila, qui s’est confié au journal Le Monde, « de nouvelles unités ont été formées par des instructeurs étrangers. Nous avons investi dans des équipements. Il fallait tourner le dos à l’humiliation de notre nation ». Cet officier des Nations Unies précise de son côté que « cette fois, ils ont des munitions, la solde, les rations, le carburant. Ça fait la différence pour un soldat ! ».
Kinshasa fait la sourde oreille
De leur côté, l’ONU, l’union européenne, les Etats-Unis et la France ont appelé à la reprise des négociations entre les deux parties. Quelques jours avant, Russell Feingold, l’envoyé spécial américain pour la région des Grands Lacs, de passage à Paris, avait évoqué « une poudrière », mettant en garde « contre d’énormes risques à continuer comme ça, en pensant que la solution militaire est l’unique réponse. Cela risque d’attirer d’autres forces et pourrait conduire à une guerre croisée ».
Mais pour le moment Kinshasa fait la sourde oreille, affirmant sa volonté d’anéantir la rébellion. « Je ne vois pas quelqu’un qui puisse se lever et nous dire où s’arrêter», a déclaré pour sa part à l’AFP le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo. Pour une fois que, l’armée congolaise, qui n’a pas l’habitude de célébrer ses victoires, est en position de force, hors de question de s’arrêter en si bon chemin, argue Kinshasa.